mercredi 29 mars 2006

Playlist d' Hostess marSienne


Sufjan Stevens : Come on feel the Illinoise
parce que c'est gai c'est triste c'est beau, on en finit pas de faire le tour.


The Slits: Cut
Acheté à Total Heaven à Bordeaux. parce que je l'ai déjà entendu là-bas, et parce que c est encore mieux d'acheter ce genre de disques dans ce genre d'endroit, pour une fille cliché comme moi.

Cat Power : The Greatest
complètement renversée par cette fille, que j'ai longtemps détesté. trop cru surement. j'étais pas mûre pour le cru à l'époque de son premier album. maintenant c'est moins cru, mais ça tranche toujours dans le vif. Vue en interview sur les inrocks.com. Comment tout ça peut se cacher derrière son grand sourire ?


Perry Blake : The crying room . C'est le premier que j'achète de lui. Bon signe quand j'arrive pas à reposer le casque dans le magasin. Quand la mélancolie s'habille élégant. Comme les naufragés du titanic qui voulaient pas mettre leur gilet de sauvetage, en se trouvant déjà assez habillé comme ça. La classe quoi.

The Impressions and Curtis Mayfield : This is my country. Je suis super fan de Curtis. Il combine tout ce que j'aime dans la Soul. Et puis pour danser Rue Julie Pietri avec une Bud c est bien. (je dis ça pour ma filleule de 22 mois, qui m'associe à la Bud).

Playlist de Mars

I love you but i've chosen darkness: fear is on our side
passque je suis une fille de 14 ans et que j'adore la niouwaive. Non sérieux, ils savent faire ça au Texas ?


Loose Fur: born again in the USA
alors vous prenez 2/3 de Wilco (avec du Tweedy dedans bien sûr) et vous ajoutez un Jim O'Rourke.
Wilco ? ben le groupe d'alternative country-rock punk folk.
Jim O'Rourke ? ben merde vous connaissez pas Jim O'Rourke ?


Battles: EP C/ B EP
voilà un disque complètement chiant hier soir et complètement passionnant ce matin. Et un autre concert manqué à regretter, l'année prochaine j'irai à la route du rock hiver

mercredi 22 mars 2006

Giboulée de CD

Même si le PC est devenu muet, on trouve le moyen d'écouter de la musique chez les B :



- Experience, positive karaoke with a gun / negative karaoke with a smile

Le tube "la révolution ne sera pas télévisée" et la liste impressionante des groupes repris sur cette compil avaient suscité un intérêt inhabituel chez moi pour ce groupe.

Après écoute, c'est la grosse baffe. Réussir à reprendre avec rage Shellac ou NTM, avec classe Bonnie Prince Billy et avec humour PIL, c'est quand même pas gagné à la base.
Que du bon là dessus donc (il y a aussi du Moonshake et un bout de BO de Kurosawa ?!) avec l'exception qui confirme la règle : une reprise un peu planplan de Soul Coughing mais c'est vraiment le seul point faible d'un skeud emballant et parfait pour s'échauffer avant d'aller jouer au gendarmes et aux étudiants.




- Mogwai, Mr Beast

Le disque de la réconciliation avec un de mes groupes préférés. Le happy songs for happy people de sinistre mémoire montrait de sérieux signes d'essouflement et là c'est reparti comme en 68.

Compos magnifiques et envolées qui fonctionnent toujours aussi bien pour un disque aux chansons plus râblées et variées. L'album surprend, part dans un sens puis dans l'autre mais retombe toujours sur ses pattes.
Content de retrouver des vieux copains qui avaient un peu déconné.






-Dominique A, l'horizon

Dans son splendide digipack papier recyclé le nouveau Dom a beaucoup de gueule. C'est également le cas des onze nouvelles chansons.
Je pourrais jouer au jeu "est ce qu'il est mieux ou moins bien que le précédent" mais je n'en ai même pas envie tant disque après disque Mr Ané poursuit un parcours musical sans faute majeure variant les plaisirs et les expériences avec opiniatreté et curiosité.

Donc c'est bon, comme d'habitude.


jeudi 16 mars 2006

BED en concert à l'Antipode. Souvenirs de jeunesse.

Hier E-Girl et moi sommes allées voir la Carte Blanche d' Olivier Mellano à l'Antipode. Au programme des invités :
- Un jeune homme -dont je n'ai pas compris le nom quand on l'a présenté- qui rappait sombrement sur les -jolies- boucles de guitare de Mellano. (psychik lirika me souffle-t-on? maybe)
- Robin Guthrie, qui au premier son de sa guitare a revélé son identité cachée à ma mémoire défaillante, bien sûr, les Cocteau Twins! Etonnant comme il peut faire exactement les mêmes sons qu'à l'époque. Je suis cliente des Cocteau, mais là on attendait Liz Fraser à chaque mesure. Contente de le voir quand même.
- Bed, le groupe de Benoît Burello. Lui je le connais depuis un bail, donc je raconte ;) Je l'ai rencontré il y a 10 ans. Il arrivait du Sud Ouest (Toulouse je crois), il venait de débarquer à Rennes. C'était à la fête de la musique de 1995. Moi je vivais le plus beau jour de ma vie (de l'époque) en chantant Bowie et Radiohead dans les rues avec ma guitare, un copain pianiste et un copain batteur. Lui cherchait des musiciens avec qui jouer. On a répété une ou deux fois ensemble, ça l'a pas fait: Nous on était dans notre phase "reprises", lui expérimentait hors de nos frontières musicales. Par contre on s' est revu plusieurs fois en 95-96. C'était le choc des cultures. 2 opposés. On avait un seul disque en commun : Kristin Hersh - Hips and makers. Il y avait du Talk Talk, des Nits, dans ses disques. Il expérimentait des nouveaux sons, avec une trompette, un bandonéon, il s'exerçait dans les Jardins du Thabor, à cause de ses voisins ;) J'ai fait les choeurs un jour sur une de ses chansons. Il avait un 4 Pistes moitié plus petit que le mien, et il en sortait un son incroyable. Il m' a donné ses K7 fait maison après. Une fois je l'ai recroisé sur son vélo, il en avait marre, il voulait arrêter la musique. Un jour sur mon répondeur, j'ai eu un message de Rodolphe Burger de Kat Onoma qui essayait de le joindre, et qui n'avait trouvé que mon numéro à moi -sur les K7- dans l'annuaire. Moi people comme je suis, ça m'a fait ma journée...;) Et puis on s'est perdu de vue. J'ai suivi ces deux derniers albums. Il y a peu je l'ai vu sur la couverture de Magic!, re-people j'ai fait un bond dans le magasin;) (on se refait pas)
J'ai vraiment bien aimé son concert d'hier, et son nouvel album. trop contente de le voir jouer avec un groupe, et même faire des reprises! "More than this" de Brian Ferry, un morceau des Pixies... Je suis pas fan des gens qui font trois notes de basse à la seconde, mais là j'adore sa façon de jouer. Et puis je trouve qu'il a la classe sur scène :) On a pu discuter un peu en sortant, au début du concert de Sébastien Shuller qu'on aime bien aussi, mais il était tard. Ca m'a fait trop plaisir de le revoir. Ca m'a fait comme ça fait d' habitude avec les gens qu'on ne croise que rarement: l'impression de s'être quitté la veille. Et toi tu fais quoi m'a t-il dit? Ben je fais plus de musique. Mais avec E-girl, on s'est dit : ce week end on fait de la guitare.
CC Photos Concert Bed : http://www.blog-art.com/alfredfoto2001/

mercredi 15 mars 2006

NOUVEAU : LE FORUM DU CLUB

Notre ami Bughead nous a concocté un Forum, pour parler musique, échanger à propos des chroniques, parler des Podcasts du Club, bref il ne manquera que les cafés et les Buds. Vous qui lisez le blog et/ou écoutez les émissions, inscrivez vous, cet endroit est fait pour vous : ) On vous attend !


Nous préparons Le Club La Suite, du vrai Podcast maison, et ça discute déjà sec sur le prochain thème !! Soumettez nous vos idées ;)

mercredi 8 mars 2006

Boogie - Photographer, à ne pas confondre avec notre extraordinaire Boogieman

copyright-boogie@artcoup

On n'a pas de rubrique photo sur le site, alors je mets le post sur le blog...

Boogie - Photographer d'âmes écorchées.

Il y a trois ans je crois, grâce à Mel et un e-zine de photo, la chambre noire, j'ai découvert un photographe complètement incroyable. Depuis, plusieurs fois par an, je vais jeter un oeil à ses travaux. Voir où il en est. Voir s'il continue. Parce que c'est vital qu'il continue. Parce que ses photos ne laissent pas indemnes.


Il s'appelle Boogie, il travaille à Brooklin. Et il explique qu'il ne peut pas photographier de jolis paysages, qu'il a essayé, mais que c'est une catastrophe. Il est désespérement un city kid. Et de sa noirceur, et de son amour derrière les horreurs de la pauvreté.


Des photos à fleur de nerfs, dures, terribles.
Un talent des cadrages, du portrait, des flous qui happent. Du désespoir.
Sur un cliché, mis côte à côte, le paquet de couches et l'aiguille/héroïne, plantée dans le bras de la jeune maman.

Les séries sur la dope, le crack, les gangs, le Brésil, Cuba. Mal au ventre. Tout ce qui ne va pas dans le monde, enfin malheureusement seulement un petit panorama... Des photos essentielles. Aussi parce qu'elles s'intéressent à toutes les communautés, les gangs, les skins, les gypsys, les juifs... Tout à sa place dans cet univers. Les playgrounds des basketteurs blacks de New York, les jeunes des gangs qui rient côtoient les manifestants de Belgrade, les déshérités du métro, les enfants qui courent sur les plages brésiliennes ou ceux qui font le poirier dans les quartiers pauvres...
Et dans un même cliché des réalités qui devraient s'opposer et ne pas cohabiter : les couches et l'héroïne, l'homme d'église avec son coca à côté d'un homme extrêmement pauvre. Un métisse avec une croix gamnée dans la bouche...
Il serait indécent de dire ce que ces photos dévoilent. Boogie ne dit rien. Il observe et nous donne ses visions du monde (esthétiquement parfaites, il faut le souligner, le choix du noir et blanc est une réussite, comme celui des cadrages, comme celui de la lumière) sans juger.
Et on serait indigne de vouloir le faire à sa place.
Simplement je vois un skinhead en train de dormir avec le tatouage d'Hitler sur la peau. A moi de choisir si je vois un homme qui dort, édenté, avec toute la fragilité du monde dans son sommeil. Ou si je décide de voir un danger terrible pour l'hummanité puisque les tatouages sont bels et bien là et disent ce en quoi croit cet homme. A moi de décider de ce que je ferais de cette image. A moi de choisir si les deux (elles sont même plus nombreuses) visions s'opposent ou co-existent. Boogie ne réduit pas le monde, il lui rend toute son épaisseur.
Quitte à déranger. Quitte à nous empêcher de "prêt à penser".
Dans ma tête. Ces hommes et ces femmes. Qui restent. Marqués. Inoubliables.
attention, les séries sur la dope ou le crack ne sont pas à voir si on a les nerfs en vrac.
sur son site, en plus, on peut voir certaines de ses photos au jour le jour.
il a déjà quelques clichés (un ou deux par jour) pour le mois de Mars.
celui du 6 mars est à voir

Suite de la playlist de Christophe Brault



Impossible de me rappeler l'autre jour le deuxième disque qu'avait conseillé Christophe Brault sur Canal B pour ce début d'année (voir plus bas...). Impossible vraiment de remettre la main dessus. Et puis, comme ça, en passant devant les disques de The Hostess, ça m'est revenu en voyant la pochette...



Broken Social Scene, Broken Social Scene,

C'était ça, le deuxième choix de C. Brault pour ce début d'année. Il avouait avoir entendu le premier album mais ne pas avoir accroché particulièrement. Il n'attendait pas vraiment ce nouvel album et a été très agréablement surpris... Pour lui, l'un des disques de ce début d'année. Nous on aimait déjà (You forgot it in people à la maison, le groupe vu en concert à la Route du rock avec Feist pas encore connue en France...) alors on se félicite de ce choix. Et puis j'avais adoré le bassiste sur scène.


dimanche 5 mars 2006

musiques et [contre] culture rock

En bossant pour la soirée du club consacrée aux villes, je me suis plongé dans la scène de Louisville et ses connections avec Chicago, New-York… Je me suis surtout retrouvé les oreilles bien ramenées en arrière, à une époque où pour moi la recherche en musique, donc mon plaisir, passait par le bruyant et le complexe. Ben il s’avère que ça me manquait vachement.
La lecture de Magic ! revue pop moderne, je l’ai commencée en 94, en ce temps-là on y parlait à peu près autant de pop que de noise, d’electronica, d’abstract hip hop… Ça a changé. Question d'évolutions dans les sorties ? Maintenant les ¾ c’est pop à guitares ou pop électronique, ou folk. Alors pour me changer les oreilles, sur les conseils d’un marseillais, je me suis mis à Vibrations où il est question de musiques noires ou pas blanches : hip-hop, jazz, soul, Afrique, Antilles, Amérique du sud et reste du monde en général. Et ce matin j’allais donc pour acheter le numéro de mars.
Ben le manque est remonté vite fait avec la lecture de la couv de Versus : Liars, Bérurier noir, Obituary, Heliogabale, Mogwai… entre autres, avec plein de noms inconnus. Ni une, ni deuze, je le prends, je rentre, je feuillette et je décroche pas.
Edito où on dit attendre les sorties des Tool, TV on the radio, Shellac… News sur les Melvins, un nouveau projet du chanteur de Neurosis (revival folk celtique ?), chroniques de disques sur Zorn, Eno et Wobble, Mastodon, Death cab for cutie, Buckethead, Television, Cat Power, Kid 606, chroniques de concert des Young gods, de Dinosaur Jr, pages sur des plasticiens, page sur les comics (7 soldiers, Chosen, que des trucs que j’ai adorés) et last but not least, pages sur des vieilleries : Minor Threat, Primus, Scott Walker, Dazzling Killmen…
Le rêve.
Vais peut-être finalement savoir ce qu’ils sont devenus un peu moins épisodiquement, mes héros des 90’s, vais peut-être pouvoir avoir un éclairage sur le métal actuel sans me taper les mags consacrés exclusivement au genre. Et surtout le risque majeur : je vais sans doute avoir encore plus d’envies de disques.

vendredi 3 mars 2006

There's no tomorrow, in my heart, only pain and sorrow...

OPPOSITION, Intimacy, 1982.
E-Girl.

Découverte hivernale du groupe mythique The Opposition. Rencontre si souvent différée qu'on aurait pu croire qu'elle n'aurait jamais lieu... Et pourtant... Voici l'histoire...


Il y a quelques années, déjà passionnée par les listes, j'avais demandé au chanteur (Stéfan Pétrier) de mon groupe préféré, séminal et essentiel (autrefois Le voyage de Noz, devenu Noz, maintenant), de me donner la liste de ses dix disques préférés de tous les temps.
Grâce à cette liste, j'ai commencé à écouter du rock et à me passionner pour les groupes dont il m'avait parlé... Puis pour les groupes que ces groupes citaient et ainsi de suite. Vous connaissez le truc...

Une liste qui m'a ouvert des portes et m'a vrillé la tête...

Sans elle, je n'aurais certainemant jamais écouté les groupes dont je suis fan maintenant. Il y a bien sûr eu les groupes que j'ai découverts qui étaient faciles à trouver (The Smiths, Deus...) et puis ceux pour lesquels j'ai mis des années à dénicher le disque en question (Hawaï des High Llamas)... Et il reste au fond d'un abîme profond, ceux que je n'ai jamais trouvés. Ceux que je cherche dès qu'un gars vend des disques (disquaires, foires aux disques, brocante - on sait jamais-) enfin bref, ce que tout fan de disques fait toute sa vie durant...
Parmi les disques jamais trouvés : The Opposition.

Et puis mercredi, au cours d'une visite à Total Heaven (disquaire bordelais génial recommandé par Pioup - y faire un saut si vous passez par Bordeaux !! les vendeurs sont top, les disques -vinyls, cd- géniaux... on a des chances de trouver ce que l'on cherche...), au hasard d'un bac de vieux vinyls de rock français le voilà enfin.

En vrai, il aurait pas dû se trouver dans le bac français. Opposition c'est trois londonniens (banlieue sud, plus exactement). Mais à la toute fin des '70 et au début des '80, lorsqu'ils ont commencé, ils ont décidé de se lancer en France. Alors tout le monde ou presque parle d'un groupe français.

Quand je pose le disque (Intimacy) sur la platine tout à l'heure, je ne sais pas du tout quel va être le son. Je sais du disque qu'il date du début des 80, mais est ce que ça va être plutôt cold wave, punk (leur nom : Opposition), electro funk ??? Et puis Cure entre dans la pièce. Sorti des enceintes. On est résolumment dans la cold wave. Pas loin des guitares de Cure, de l'obscurité de Joy Division, avec parfois des accents de Police (mais très peu). Spleen incandescent, déchirures planantes, "there is no tomorrow, in the heart, only pain and sorrow...". J'adooore !! LE son que j'adore.

Bien sûr, il y a quelques accents qui ont un peu vieilli, des sons qui ne sonnent plus très bien. Pas le groupe novateur par excellence... Mais depuis trois heures, je remets systématiquement la cellule sur le vinyl dès qu'il s'arrête. Je me laisse le recul pour plus tard. J'aurais bien assez le temps de décortiquer, de mettre à sa juste place. Là je ne veux rien d'autre que le charme et le spleen de la cold wave. J'ai dix-sept ans de nouveau. Ou quinze ou seize. Lautréamont et les chants de l'aurore en perfusion. Robert Smith et ses guitares qui coulent dans mes veines. Sur la platine. Intimacy, The Opposition.


Pour tout cela et tout le reste, merci Stéphane.
Du fond du coeur.