mardi 19 août 2008

Route du Rock été 2008 de Mr B

Tiens, j'ai fini par retrouver mon code pour le blog...

Jeudi 14 août

Nous voilà repartis pour notre ration estivale et malouine de musique bien hydratée. Avec les fidèles et charmantes Hostess et E-girl, nous reprenons la formule gagnante de l'année dernière : palais + fort Saint-Père et nous retrouvons donc affublés d'un seyant bracelet bleu disco à paillettes.

En filous expérimentés, nous réussissons à nous garer dans un Saint-Malo bourré jusqu'à la gueule de gens en tongs. Nous commençons donc bien calés dans les fauteuils moelleux du palais avec le duo de San Francisco The Dodos. Leur pop folk énervée n'a rien de bien estomaquant, « juste » une voix charmante, des arrangements inventifs et surtout une très belle énergie. Parfait pour ouvrir les hostilités.

Même si je déteste ça, je vais filer la métaphore guerrière avec l'attaque thermonucléaire du duo électro-psyché-tribal de Bristol : Fuck buttons. Rythmiques barbares, boucles hallucinées et déferlantes sonores s'abattent sans prévenir sur nos oreilles à peine échauffées. Les murs du palais tremblent, les machines à sous du casino voisin explosent en gerbe de petite monnaie et nos oreilles saignent. J'en ressors un peu groggy mais totalement ravi.

L'hébétude laisse rapidement place à l'inquiétude quand, sur la route du fort, s'abattent sur nous des trombes d'eau délugesques. Le spectre humide et boueux de 2003 souffle sur nos échines. Brrrrrrr. En fait, une fois sur place, la pluie se fait plus légère pour nous laisser passer une soirée glaciale mais sèche. Globalement, malgré quelques frayeurs le samedi nous naviguerons miraculeusement entre les gouttes.

Je passe la main à l'ami Fix pour the war on drugs dont nous sacrifions la fin de concert pour le rituel de la première bière.

Je n'avais en fait pas trop d'idée précise de ce que pouvait bien être le duo pop-hype de The Dø. Je découvre donc en direct et au final, ça ne m'emballe guère. Il y a de l'entrain, c'est sûr, mais tout ça me paraît tellement inoffensif que ça me passe totalement au dessus de la tête.

Incroyablement, je dois avouer être resté sur un mauvais souvenir du concert de 99 des Tindersticks dans ce même festival. Je me rappelle m'être copieusement emmerdé en ayant l'impression d'écouter dix fois la même chanson. En deux chansons, je suis définitivement réconcilié avec la bande Stuart Staples. Même si leur style mélancolique et vénéneux reste immuable, les compos sont beaucoup plus variées et l'ajout de sections corde et cuivre propulse le tout dans les étoiles. Très très classe.

Le contraste est saisissant avec le je-m'en-foutisme goguenard et totalement assumé des Breeders. Les soeurs Deal n'en ont visiblement pas grand chose à foutre, mais s'amusent bien et étonnamment, c'est communicatif. Le côté mal foutu des ces ritournelles de trois minutes rend tout ça extrêmement sympathique. Bon, 1h20 de concert sans savoir ni enchaîner deux chansons ni en conclure une autrement que sur un vague accord plaqué, c'est un peu long, mais les tubes restent irrésistibles et les covers (Beatles, Guided by voices) font plaisir à entendre.

C'est quitte ou double pour les californiens de Cold War kids qui ont la dure mission de nous garder éveillés par des températures polaires jusqu'au dernier groupe. Bonne surprise, ça marche très bien. Leur blues rock fiévreux et racé, porté par la sublime voix de Nathan Willett me surprend et me ravit au-delà de mes espérances. Je suis très curieux d'écouter ça sur album.


Malgré ça, les demoiselles jettent l'éponge pour raison de repas familial le lendemain et je me retrouve seul pour les très attendus Foals (et pas que par moi visiblement). J'adore l'album antidotes et j'attendais fermement de voir leur valeur sur scène. Je ne suis pas déçu. Le set est précis et survitaminé (à 3h du mat et par – 40°C, il y a plutôt intérêt). Les derniers survivants du fort dansent comme des possédés et ça fait un bien fou.


Je vais me pieuter avec un large sourire de satisfaction.


Vendredi 15 août

La seconde journée est, elle aussi, pleine de promesses. Le soleil pointe présent, les gens en tong aussi. Malgré tout, on ne rate pas grand chose du trio US réduit à deux Bowerbirds et c'est tant mieux. La voix de la charmante accordéoniste se marie à merveille avec celle du guitariste et leur pop/folk est tout à fait charmante. Si ça se confirme que sur album les arrangements sont plus travaillés ça doit mériter le détour.

Le copain Bug nous avait prévenu, mais Micah P. Hinson impressionne. Une dégaine improbable à la Elvis Costello rondouillard, un jeu de guitare à la Johnny Cash et surtout une voix incroyable à mi chemin entre encore le père Cash et Vic Chessnutt. Du second, il garde aussi l'humour dépressif et teigneux et le songwriting acerbe. C'est donc très, très classe. Sur la longueur, il finit même par se détendre et se révèle une vraie pipelette dans un style « fuck off » quand même.
Je note ça illico tout en haut de ma liste d'albums à chopper.

Nous retrouvons quelques renforts au fort : ma belle, Fix et Gégé dit « la duchesse de la Gouesnière ».

L'adage est connu de toutes les crémières : « bon second concert au palais, premier concert au fort loupé » et on ne verra donc que des miettes de No Age. Dommage ça avait l'air bien.

J'avais gardé un bon souvenir de Why? il y a deux ans et le second round confirme. Ça s'éloigne de plus en plus des archétypes hip-hop déviant du label Anticon mais tout en se popifiant ça conserve l'esprit frondeur d'origine. Le concert est gonflé dans un style tout calme mais tout passe avec bonheur. L'ajout de l'excellent Andrew Broder (ex Fog) ne fait que rajouter à mon plaisir.

Leur concert de 2002 m'ayant laissé des étoiles dans les oreilles, mon attente était très forte pour mes chouchous de The Notwist. Le doute se dissipe en quelques accords et je sens instantanément que ça va dépasser toutes mes espérances. Le choix est visiblement de faire très fort avec un set puissant mettant en avant les rythmiques et les petites boucles accrocheuses de Martin Gretschmann. Le plus fort, c'est qu'ils y parviennent avec une facilité déconcertante et en réussissant à conserver de bout en bout leur grâce lunaire. La grande classe quoi. Le concert passe et je suis en apesanteur en me délectant des détours entre les albums. Les allemands jouent au jeu du chat et de la souris avec les fans avec leur version largement remaniée qui laisse planer un délicieux doute sur ce qu'on écoute et qui finissent par se dévoiler avec malice. Le point d'orgue est atteint en milieu de concert avec un « pilot » gargantuesque se payant le luxe d'un pont dub classieux à mi-course. Rhaaaa lovely !

L'ami Fix conclut le concert par cette sentence définitive: « C'est le meilleur groupe du monde ». J'acquiesce.

Les islandais Sigur Rós sont apparemment très attendus. Pas par moi en tout cas puisque je ne connais d'eux que le titre de la compil. Ça commence plutôt mal avec de pénibles vocalises dans l'aigu d'un chanteur à queue de cheval et veste à franges. Après le filet de voix magique de Markus Archer, ça fait mal. Ensuite ça vire au barnum avec plein de types, des cuivres et des cordes qui ne servent pas à grand chose et un canon à confettis. La foule à l'air d'adorer mais je ne me sens que vaguement gêné par le ridicule du bidule.

Tant pis pour Pivot et Adam Kesher, on va se coucher histoire de garder un peu de réserve pour le final.


Samedi 16 août

Après deux jours de cartons pleins, que va donc donner cette ultime journée beaucoup moins excitante sur le papier ?

On commence en douceur avec Phosphorescent, un barbu à très belle voix (une constante cette année, heu, les belles voix, pas les barbes hein !) tout seul avec sa guitare. Bien calé dans son fauteuil, avec les yeux fermés, son post-folk est un vrai délice.

Windsor for the derby est sûrement un très bon groupe qui mérite la découverte mais le set est gâché par des gros problèmes de volume sur les voix. J'ai un peu le sentiment d'un rendez-vous raté mais on file sans trop de regret parce qu'il y a des petits gars au fort dont j'attends beaucoup.

Du coup, on arrive hyper en avance dans un fort désert. On prend tranquillou notre binouze rituelle, on flâne du côté des labels et on se cale peinards au pied de la scène pour voir Menomena. La pop alambiquée et aventureuse de ce trio de Portland étant un de mes coups de coeur du moment, je suis très content de les voir sur scène. Et wow, qu'ils sont forts. Pour rester le plus fidèle possible aux compositions alambiquées des galettes, les zozos jonglent avec une foule d'instruments et de pédales. Ça virevolte allégrement et la sauce prend parfaitement. Les compositions prennent toute leur force en live, il y a de la technique mais il y a aussi du coeur. Le batteur à l'air de friser l'apoplexie mais tombe juste à chaque fois. Un très beau concert généreux et riche en talent qui donne envie de les voir dans un contexte plus cosy.

On n'attendait pas grand chose non plus des délires western des ex little rabbits et pourtant. On avait sous-estimé le capital sympathie des French cowboy. Rien de flamboyant mais une musique agréable et surtout une attitude royale et drôle. Ça papote juste ce qu'il faut pour faire marrer sans saouler et quand ils invitent sur scène les fans des Girls in Hawaii qui poireautent depuis l'ouverture du fort on applaudit le geste. Chapeau les cowboys.

On va aller plus vite sur la fin parce que le festival aborde sa phase pop (dans le sens populaire) et que c'est moins ma tasse de thé. Les belges de Girls in Hawaii sont mimis et finalement moins craignos que prévu. Par contre le duo pop opportuniste The Tings Tings m'est franchement plus antipathique. Tout comme les Poni Hoax dont le disco/cold wave est assez agréable mais dont l'attitude branleurs graveleux l'est beaucoup moins. Bof donc.

On déclare forfait pour Midnight Juggernauts. On a eu notre dose pour cette année.

Un très beau cru donc. En plus, le festival a fait 16 500 entrées et donc a dépassé le seuil qu'il lui fallait atteindre pour éponger un peu sa dette et sauver provisoirement sa peau. Il y aura donc bien une édition hiver et au moins une autre édition été. Si c'est toujours de cette qualité là, je signe tout de suite pour dix ans de plus.

P.S. Spéciales bises aux filles pour le transport, les conversations, la gentillesse et les envies de crêpes.

samedi 16 août 2008

Route du Rock : été 2008

Il paraît que le psychédélisme est de retour. Si ça se trouve il n’est jamais parti lui non plus. En tout cas il traîne chez les War On Drugs. Ça veut dire quoi ? Ben c’est une question d’utilisation d’effets, entre autres, sur du matériel assez classique, avec touches de ceci ou de cela. De Pennsylvanie dites-vous ? Oui c’est ça. C’est entre New-York et San Francisco ? Non, carrément à l’est ? Donc c’est pour ça qu’ils ont chopé du son anglais d’il y a près de 20 ans aussi.
Je ne me souviens plus trop à vrai dire. Juste que ça m’a aidé à attendre sous la pluie, avec ma clope et ma bouteille de boisson sucrée sans bouchon.
The Do ? Sympa. Dommage qu’on voit pas aussi bien la fille que sur la pochette. Elle tient sa guitare comme une fille. Dommage les samples. Sympa de causer en français. Bien sa voix. On cause, avec Mr B, preuve qu’on doit pas être très accrochés. On parle banque et prêt immobilier.
Tindersticks. Feront un break « to fix it ». Quoi ? Les retours disent les filles. Ah c’est pour ça que le monsieur a des problèmes de justesse. Et de coffre aussi je trouve au début du concert. Après je suis complètement pris. Les cordes, les cuivres, sa voix, les mélodies-souvenirs, les montées, le clavier, Manoukian à la basse. Tout nickel. Grande classe. Grand concert. Avec lenteur et calme devant une petite foule, à cette heure-là. Pris.
Les Breeders c’était mieux avant. Avec Donelly. En encore les Muses c’était mieux. Coolitude. Mon cul. Je pars.

No Age. Heureusement que je me suis enfilé le disque plusieurs fois, je suis prévenu. Donc je le prends du bon côté : expérience. De son, de cru. Je commence de loin. Et je m’approche, et m’approche. Je veux voir ces deux gus de tout près, c’est pas si fort (ou je suis sourd déjà). C’est pas de la coolitude là. C’est du rock et plus encore. Ça fait du bien parce que c’est plein de choses qu’on connaît déjà ailleurs (Sonic Youth, Cramps …) et c’est autre chose que tous les autres groupes dans la façon de faire un concert.
Why ? Parce que. Désolé. Parce que leurs chansons sont très bonne. Parce que les musiciens sont bons. Tempi pas élevés non plus mais moins de dynamique que Staples and co hier. Mais j’arrive un peu à écouter les paroles. Et je vais m’asseoir. Bien vu cet écran.
Parfait pour the Notwist.
The Notwist est le meilleur groupe du monde. Voilà. C’est clair ? Si on avait fait attention à ce que disait Reynolds, on dirait que c’est ça le post-rock.
A cet hiver.

mercredi 30 juillet 2008

E-Girl - Un parcours : Episode 3

Le Voyage de Noz - Opéra





Voilà des mois que je me suis arrêtée dans mon parcours. Tout juste après deux épisodes. Je savais pourtant quel serait le troisième. Mais impossible à écrire, cette partie ! J’ai recommencé une dizaine de fois. Et à chaque fois, l’insatisfaction : d’abord parce que si je ne voulais pas gratter une dizaine de pages, ça voulait forcément dire que je laissais de côté tel ou tel aspect. Ensuite parce que parler de ce groupe et de ces disques, ça implique forcément pour moi des déballages lyriques et autocentrés (même si c’est un des principes mêmes de l’écriture autobiodiscographique, l’idée reste quand même de parler de disques, et ce sans trop se vautrer dans des « draps de soi ».) Je pourrais d’ailleurs facilement écrire 150 pages sur ce groupe et sa musique. Indigeste, quoi. Donc, je décide de ne plus chercher la perfection, histoire de finir ce parcours avant 2040, et je me tiens aux faits.

Et bien, c’est là que TOUT a commencé.
Tout vient de là.
On est autour de 91-92, il me semble, j’ai 12-13 ans. Je passe une partie des vacances avec mon cousin Olivier et le fils d’un ex de ma tante Emilien. Eux c’est des grands, presque 18 ans, quoi. Emilien passe le bac, mon cousin l’année suivante. Et ils écoutent une cassette en boucle : Le Voyage de Noz, c’est le nom du groupe et la cassette c’est Opéra (enfin je pense, parce que si ça se trouve, c’était Les chants de l’aurore - le truc introuvable, la K7 démo enregistrée pour les fans au tout début du groupe-, mais je ne le saurais jamais puisque Emilien restera le fils de l’EX, donc plus de contact). Un truc de grands, vraiment, avec des paroles très bizarres et un son étrange. Je n’y comprends rien, mais quand quelques temps plus tard je déniche le CD d’Opéra dans la chambre de mon cousin (le vrai, à l’époque, les gravés ça n’existe pas), je le supplie à genoux - ce n’est pas une image, il était coriace - de m’en faire une copie (avec, on ne se refait pas, la k7 de La Boum ;-) ). La cassette je l’ai écoutée des milliers de fois. Le Guru dit qu’il connaît son Gallup par cœur, moi je peux affirmer que je connais mon Noz par cœur. Toutes les notes, tous les instruments. Toutes les virgules sur les pochettes (des heures passées à scrupter chaque détail). Et surtout toutes les paroles.

Parce que pour moi, les Noz, c’est d’abord ça. Les textes écrits et chantés par Stefan. Le disque qui rassemble toutes les chansons du groupe écrites entre 86 et 89, est d’abord le ré-assemblage des morceaux pour écrire une histoire. Des idées posées là, un peu adolescentes, qui créent un nouveau monde, Romantique (au sens littéraire)et onirique, proche de Maldoror et du Voyage au bout de la nuit (tiens, tiens). « Vienne, sous la pluie, se souvient de Schönbrunn / Et Varsovie attend le printemps comme si Prague n’existait plus / A Berlin on mur-mure encore pour un gestalt idéal / Et Venise qui noie ses rêves dans un ultime carnaval ». « Corps à corps et pas à pas, nous avons marché si longtemps / Tant d’efforts et tant de fois, nous avons vu l’océan / Il y avait des fous qui tombaient à trop avoir voulu nous suivre (...) Le sang coule entre mes doigts, Le sang coule entre mes doigts / Tu dessinais nos enfants qui joueraient dans un autre jardin / Je gribouillais des ‘peut-être’ en me perdant dans tes reins / Les journaux annonçaient la guerre et le sourire des nouveaux héros / Nous marchions pour d’autres terres, nous marchions sans un mot ».

Tout vient d’abord de là pour ça. A cause de cette importance que grâce à ce disque, les textes prennent pour moi. J’ai toujours aimé les bouquins, les histoires, toujours lu, toujours été intéressée par les mots, par le matériau et par ce que ça raconte. Et si je peux dire, ma porte d’entrée dans le rock, avec ce que je pouvais entendre chez moi (opéra et classique uniquement, cf. épisodes précédents), ça ne pouvait pas être le son. La musique. Pour moi, c’était brutal, ça faisait mal aux oreilles le rock. Même les Beatles, même les Beach Boys. Je n’entendais pas la mélodie parce que tout était si sonore, si brutal. Imaginez avoir des oreilles qui n’ont entendu presque que la fluidité de Mozart. Donc les textes de Stéfan ont fait ça pour moi. Ils m’ont donné des oreilles pour le rock. Pour ce nouveau son. C’est pour ça que tout vient de là. Sans les Noz, je ne suis pas sûre que le parcours aurait commencé.

Bref, alors si je résume. Parce que je l’ai dit en vraie fan, j’ai des milliers d’anecdotes sur ce groupe là. Et qu’il faut bien les présenter, vu que c’est quand même pas très connu.
Le Voyage de Noz est un groupe lyonnais (là où j’habitais, ado) qui a débuté vers 86-87. Le line up se stabilise : Thierry Tollon, Emmanuel Perrin et son frangin Alexandre, Eric Clapot et Stéphane Pétrier. Ils ont tout de suite eu un gros succès régional, entre autre grâce à leurs prestations scéniques où ils se démarquent vraiment par l’importance accordée à la mise en scène, au visuel. Ils remplissent les salles de la région et sortent finalement Opéra en 89. Le disque est autoproduit mais se vend très très bien dans toute la région Rhône Alpes.

C’est une super carte de visite pour la suite. Du coup le groupe est très courtisé par les maisons de disques pour la sortie du second album. Mais les 5 Noz (Thierry Tollon aux claviers a été remplacé par Thierry Westermeyer à cause d’un problème de santé) refusent de vendre leur âme au diable, et décident de ne pas accepter les compromissions qu’on leur demande pour la sortie de leur deuxième opus, Le signe en 1992. Là encore le disque raconte une histoire et est, en partie, très influencé par Terra Nostra (roman énooorme de Carlos Fuentes, l’un des très grands romanciers mexicains du siècle, si ce n’est de l’Amérique Latine toute entière), Genet, pour les textes. Pour la musique, c’est plus pop-rock. Pour vous donnez des repères, on pourrait dire que le premier album a un son très proche de Marc Seberg. Après, c’est beaucoup moins évident. Les titres comme ''Attache-moi'' ou ''Le Cimetière d’Orville'' sont imparables mélodiquement. Mais les Noz s’autorisent aussi de longs développements comme ''Le Voyage'' (mon préféré) et ses 6min37 que Jean-Louis Foulquier passe à chaque émission sans les couper sur France Inter. Bref, les fans adorent. Le disque se vend bien, mais l’autoproduction montre aussi ses limites : difficile d’étendre indéfiniment son public sans le support d'une maison de disque.

Les Noz passent par une période difficile. C’est Exit Part I qui révèlera, avec sa sortie en 95, les moments glauques de sa gestation et des mois qui l’ont précédée. Désormais sans Thierry Westermeyer mais avec Henri Dolino, les Noz sortent leur album le plus rock et le plus abrasif. A l’intérieur une citation : « l’étoffe des héros est un tissu de mensonges» (Prévert). Tout est dit. On retrouve Aurélia (personnage du premier album), dans un premier morceau à la violence écorchée. Dans Le Signe, l’idée c’était, pour faire court, que le Monde attend de nouveaux héros, un signe à suivre « Je n’attends plus qu’un signe, Jésus Christ ou Lenine, Che Guevara ou Allah pour décoller de terre ». Dans Exit, c’est clair : « Aurélia disait que notre histoire était vide / Oubliée la belle indécence / Au fond du réservoir des sens / Et sous le carénage où nos rêves s’oxydent / C’était toujours les mêmes vagues/ à l’âme d’indifférence / Peux tu croire encore ceux qui parlent du Nouveau monde (...) Peux tu croire encore le coup des cornes d’abondance ? » ''Joyeux Anniversaire Stéphanie Kerr'' (une ado qui exécuta à coups de fusil sa mère et son frère en 1974 aux Usa et qui « arrêtée après 48 heures de fugue déclara simplement aux policiers pour expliquer son geste ’c’était mon anniversaire’ »), ''La Mer Morte'', "Regarde la Mer descendre", en tout six titres seulement, mais six titres sombres et habités.

Exit sera finalement un diptyque : en 97, Exit Part II voit le jour. On y croise Camus, Desnos, Dali et de nouveaux personnages : le dangereux Manifesto, Lady Winter l’inquiétante qui demande de drôles de bouquets à son amant, la douce Marie-Fleur et sa copine Pénéloppe. Et puis cette traînée de Marianne. Album plus calme musicalement, plus pop, (surtout plus de guitares). Mais plus engagé aussi : «Marianne couche avec de drôles de gens / dans les rues de Paris, Toulon, Marseille, Orange / A leur bras elle s’affiche / Marianne couche avec les allemands / Pour leur bel uniforme, le tissu sans mélange / Le reste elle s’en fiche / mais tu rêves Marianne et tu vas encore revenir pleurer quand ils vont te réveiller / Mais tu rêves Marianne, As-tu oublié nos cris métissés que tu étouffais sous ton oreiller ? Marianne jure qu’ils sont de pur sang / mais trop coucher avec ses frères ça dégénère et ça pourrit en dedans / Alors Marianne accouche d’un mauvais sentiment / L’enfant aura tout de son père : un seul œil devant et des années en arrière». On est en 97.



Ces quatre albums serviront ensuite de matière à un double live pour les fans, Petit live entre amis (98).



Et puis Le voyage de Noz choisit de devenir simplement Noz et d’épurer sa musique. Henri Dolino laisse sa place à la basse à Christophe Courtial. Leur album le plus mature est le reflet de cette évolution : il s’appelle L’Homme le plus heureux du monde (2002 ou peut être 2001, damned, j’ai forgotten) et raconte les aventures et la rédemption d’Esther Appertine (anagramme de Stéphane Pétrier), chanteur adulé («connu autant pour ses succès internationaux ‘le singe’ ou ‘escape part I et II’ que pour son attitude sulfureuse et ses frasques sentimentales ») qu’on croit mort dans un accident de voiture, mais qui, on le suppose, a entamé une nouvelle vie loin des tumultes de sa précédente existence. Pour ce disque les Noz ont demandé à Lis Cottam, une violoniste galoise de l’opéra de Lyon de les rejoindre, et comme Eric Clapot a choisi de quitter l’aventure, le groupe reste un quintette. Bon, je pourrais parler de cet album pendant des heures. C’est une réussite totale, les textes sont époustouflants (essayez, vous, de raconter une histoire en chansons, pas si évident), c'est plein d'humour, d'auto-dérision et pas mal de chansons mettent les poils (mes préférées « La quarantaine », « Le Mont Saint Esther », «Empêche-moi de dormir » ou « Retour à la case départ »). Bref, après plus de 10 ans je suis toujours aussi fan et je connais toujours toutes les paroles par cœur.
Suivront le projet "Ricochets" (10 artistes ont dix mois pour résoudre la question suivante : "qui a tué Lorie Hamilton ?" Chaque artiste a 1 mois pour écrire sa chanson et faire progresser l'intrigue. Au bout d'un mois, on passe au suivant : au final un album choral des groupes de la région et une fin inattendue !), l'album "Tout doit disparaître" (2006 avec le génial ''J'empire") et le DVD pour fêter les 20 ans et des poussières d'existence du groupe cette année (2008).

Et puis, cerise sur le gâteau, l'un des nirvanas de tout fan de rock c'est de voir son nom dans les remerciements d'une pochette. J’ai cette chance, avec des mots de Stéphane qui vont droit au cœur.

Parce que si TOUT a commencé là c’est aussi pour ça. Parce qu’être fan d’un groupe proche, ça représente l’avantage de pouvoir aller à presque tous ses concerts, et en plus de rencontrer ses membres sans trop de difficultés. Et comme les albums des Noz sont truffés de références, de trucs cachés à découvrir, de jeux de miroir pour les fans, ça fait d’autant plus de raisons de rentrer en contact avec les gars du combo.



J’ai 17 ans. C’est la fête de la musique. Je suis à la Fnac Bellecour à Lyon. Les Noz viennent de jouer et remballent leur matériel pour aller jouer le soir à Sainté. Je demande à Stéphane comment me procurer Le Signe. Le lien est noué. Adresse donnée, newsletter (sur papier !) reçue, je mets des affiches pour tous les concerts, je distribue des flyers à la fac. Et puis, je parle avec Stefan, des textes, de ses références, des disques qu’il aime, des disques qui ont influencé le groupe... Et c’est le point de départ. De toute ma culture musicale rock. Il me parle des Pixies, de Genesis période Gabriel, des Smiths, des High Llamas, du Bowie de Ziggy, me conseille d’écouter Harmonium dans un coup de cafard, me parle de ses découvertes, de la musique brésilienne de Jobim mais aussi de Marcio Faracco... Et moi, pendant toutes ces années, je cherche tout ce dont il me parle, je fouille, je dégotte. Marc Seberg m’amène à Marquis de Sade, à l’expressionnisme, à Schiele, Genet à Bowie et Bowie à Genet, etc... Bref, ça dépasse bien entendu la musique, mais tout ce que je vais apprendre sur le rock et cette envie insatiable d’en savoir toujours plus, de comprendre les liens, les ramifications entre les groupes, les œuvres, connaître l’histoire de toute cette musique élargie, tout ça commencé grâce aux Noz. Finalement, la plupart des prochains épisodes (de l’autobiodiscographie) pourraient commencer par : « Si j’ai écouté ça, c’est grâce à Stéphane ».
A la fin d'un concert, il m’expliquait d’ailleurs qu'avec ses potes, ils passaient des heures à faire des listes des 10 meilleurs disques du monde (Ca me rappelle des choses ;-)). Une sorte de Club, déjà.

Alors oui, je peux dire. C’est là que tout a commencé.

mardi 8 juillet 2008

Un parcours : épisode 30

Ma voiture c’est une Clio, première version. Je l’ai achetée en 2000. Le 26 avril. Je me souviens de la date parce que maman est morte la veille. Au garage, ils étaient désolés. J’étais sur une autre planète.
Avant ça, j’avais eu une 4L. C’est un copain des parents, le père de la fille à laquelle j’ai rêvé de 7 à 27 ans, qui m’a installé un auto-radio-K7 dedans, me disant très sérieusement qu’il n’était pas question de l’installer n’importe où, question de sécurité. Il l’a mis devant le siège passager.
J’avais highway 61 revisited en K7. Je l’écoutais plus souvent en roulant je crois, qu’à la maison je veux dire. Sans doute parce que les chansons sont longues.
Le seul album de Dylan pendant très longtemps. Ca ne me plaisait pas plus que ça. Je l’aurais découvert avec un album d’avant 65, ça aurait collé. Là je trouvais que ça ressemblait à du blues (je ne me disait pas c’est du blues, Dylan ça devait être du folk). Ca racontait, visiblement, mais je ne comprenais pas.
Il y a moins de 5 ans sans doute, j’ai acheté Blonde on blonde, en CD. J’avais dû lire que c’était un album supérieur du bonhomme, je donnais une deuxième chance. J’ai aimé I want you et Just like a woman.
Encore plus tard, j’ai acheté the Freewheelin’, je crois que c’était à prix réduit.
Au mois d’octobre, l’année dernière, nous sommes retournés au Portugal, chez le parrain de Loussine. J’y ai lu le Chroniques. Ca m’a vraiment plu. Je me suis dit que c’était avant tout un fou de musique, participant un peu à l’histoire mais surtout faisant son truc.
C’est bizarre quand même comme j’ai besoin de savoir des trucs sur, de lire sur, la plupart du temps, pour me mettre à quelque chose.
J’ai lu la rubrique Mes disques à moi avec François Bon dans Rock and Folk. J’ai acheté Blood on the tracks. J’ai emprunté des disques en médiathèque. Damien m’a prêté le film de Scorsese. Ma femme m’a fait un T-Shirt. Je m’autorise 3 disques par mois, commandés par internet, Rennes Musique a fermé, un Dylan quasi à chaque fois. Zélie reconnaît sa voix. J’ai racheté highway 61. J’ai l’impression de le découvrir. Peut-être parce que là il n’y a pas de bruit de moteur.
J’aime bien les formules. J’ai trouvé celle-là : « Je vais bientôt être plus près de mes 50 ans que de mes 20 ans. » En septembre prochain.
J’ai changé la disposition des disques dans les étagères, j’ai mélangé avec ceux de Tiphaine. On va se marier. Je complète plus les discographies de ceux que j’aime : Cure, Led Zep, AC/DC…
J’ai essayé le rock progressif. Je ne me passe plus de Rock Hard. J’achète du métal.
Je suis allé au Hellfest avec mes futurs témoins, avec Benoit et Arnaud.
J’ai appris qu’il ne fallait pas mettre les noms des gens à qui on n’a pas demandé dans un blog.
J’ai fini ce parcours.
Je comptais mettre le 30è épisode un an après le 29è.
Ce sera un peu plus tôt.

mardi 24 juin 2008

Hellfest 2008


Des mois que je suis sur le coup. Des années même. Al’époque du Furyfest, un pote de forum m’avait branché sur la venue des Melvins au Mans.
Mais c’est surtout depuis que je me suis remis au métal que ça me chatouille. Je suis les programmations, les péripéties. Je me dis : « putain, il me faudrait un job où je ne bosse pas du vendredi au lundi soir ». Bingo, je l’ai !
Mais j’y vais doucement : les récits sur l’édition 2007 et les souvenirs de camping aux Vieilles Charrues orientent sur un seul jour. Ce sera le dimanche, compte-tenu de la programmation et malgré l’obligation de mes acolytes de se lever le lendemain matin pour aller au boulot.
Samedi soir, 21 juin, ça joue dans la ville. Je squatte chez les filles du Club pour être plus en forme (qu’à la maison où mes chipies sollicitent la nuit) et faire moins de bagnole le jour même. Elles sortent, je reste regarder le match, même pas jusqu’à la fin pour être au pieu vers 22 h. Allez Russie !
9h 30, RDV avec Benoit et Arnaud au pied de l’immeuble. Le second arrive quasi à l’heure, mais dans un état pas très compatible avec une journée de festival : la veille il a fêté sa future seconde paternité. Mon cousin nous rejoint deux minutes plus tard et fait remarquer en souriant que le temps passe mais les choses ne changent pas. Je dis que si : ils sont à l’heure.
Dans la voiture on cause à deux, derrière ça roupille pour récupérer.
Même pas deux heures et nous voilà à Clisson. Des jeunes tout de noir vêtus s’éloignent du site pour aller « shopping, beer ! ». Nous on est en blanc ou en bleu (moi j’ai choisi le T-Shirt Dylan que ma compagne m’a fait il y a quelques jours). On casse la croute et on déconne sur le boulot d’Arnaud. En ce moment il est avec des gosses au langage extrêmement fleuri, dans un établissement spécialisé.
On y va. Il faut faire un grand tour , en longeant le camping, récupérer des bracelets, se faire fouiller à l’entrée du site. Tout roule, pas d’attente. Il est un peu plus de midi, on est complètement dans les temps. On va pouvoir traverser le site pour atteindre la Discover Stage où doivent jouer Between the Buried and Me. Avant ça, un petit caca dans des chiottes propres avec du papier. Les festivaliers se donnent le tour sans problèmes (puisqu’on en est là : il y a toujours moyen de pisser pas loin d’où on est et pour moi c’est un vrai confort).
C’est marqué dans le programme : USA, Metalcore-Metal progressif. C’est d’un très haut niveau technique, ça plait à Benoit, à moi aussi. L’usage des bouchons d’oreilles s’avère judicieux. On est sous un chapiteau en fait. Et ça aussi c’est judicieux parce que si l’invité de l’année dernière c’était la pluie, cette fois-ci c’est le soleil. Un soleil qui a déjà beaucoup cogné la veille et nous permet d’admirer beaucoup de vanille-fraise (mais comment il a fait celui-là pour avoir une bande du cou au nombril ? Chemise ouverte me répond judicieusement Benoit).
Bon question musique ça démarre vraiment bien en fait. Ah j’ai oublié, Misanthrope jouait quand on est rentré. Groupe français, chante en français, pas une bonne idée.
Notre technicien son s’occupe de nous amener et nous ramener (alors qu’il est celui qui a le plus de route), Arnaud va se charger de nous faire boire. Un panneau prévient « 50 jetons maximum » (= 50 euros). « Bonjour mademoiselle, je voudrais 50 jetons svp ». Première tournée, je suis le seul à boire une bière. A nous 3, en tout, sur près de 12 heures, il y en aura 3 de bues, dont 2 pour moi et une pour mon témoin qui revendra la plupart de ses boutons roses sans soucis. Je constate à voix haute qu’on est tous pères de familles et ça me fait bizarre de l’entendre.
Municipal Waste est sur la Secondstage et ça fait du bien. C’est confirmé, on est au moins deux fans de Thrash. Mais on fait les enfants gâtés qui en auront plein à se mettre sous les dents et on ne suit pas tout. Erreur.
Soilwork a été remplacé. Par un groupe très naze, à chanteuse, qui nous informe de qui ils prennent la place mais pas de qui ils sont. S’en fout.
On va s’asseoir sur un banc, on cause, histoires de famille, secrets des aïeux.
Year of no light démarre et finit en avance ; c’est con, on loupe 10 mn sur 30. Z’étaient en interview dans Noise. Normal, c’est très très bon : entre Neurosis et du Shoegazing, pour faire court.
Forbidden nous cueille quelques pas plus loin alors qu’on quitte le chapiteau. Du thrash, c’est bon. On va au point d’eau. Ça aussi c’est très bien vu. 14h, le soleil dit midi.
Rose Tatoo. Du hard-rock australien venu des 70’s. Nickel. Un chanteur qui a plein de choses à nous dire sur l’amour et pour qui il faut mourir, mais surtout qui a la voix de Bon Scott en chantant un peu, en parlant beaucoup. Devait y avoir un filon là-bas. Très bon moment.
On ne doit plus bouger normalement puisque mes petites croix sur le programme indique que maintenant jusqu’au départ, c’est Mainstage et Secondstage, installées l’une à côté de l’autre.
Donc on enchaine avec the Dillinger Escape Plan. Benoit à qui j’ai prêté des disques prévient Arnaud : ils sont cinglés. C’est vrai. Le pire ce n’est pas le chanteur qui pourtant grimpe où c’est dangereux, emportant même des éléments de batterie en fin de set après avoir balancé son pied de micro dans la foule. Non le pire c’est le guitariste de gauche. M’étonne pas qu’il se casse des trucs des fois. Et celui de droite est pas mal non plus avec sa crête péroxydée. Et la « musique » ? Déjà avant qu’ils jouent, Benoit disait qu’il n’avait jamais entendu une balance de batterie comme ça :en 20 s, plus de roulement que dans tout le set des Rose Tatoo. Frénétique.
Meshuggah est l’autre groupe dont on attend beaucoup, et la grosse déception pour moi. Faut peut-être que j’arrête de faire confiance aux decriptifs, ou alors c’est trop complexe pour mes oreilles et je ne me rend pas compte de ce qu’il y a dedans. M’emmerde.
Obituary prend la suite. On est fan de thrash, pas de Death Metal. On va manger. Je me fais arnaquer et en plus je perds mon super verre hellfest consigné que je voulais garder. Chier.
On voit un bout de The Ocean. Pas assez.
Après avoir causé cul pour nous rappeler des souvenirs en commun, on file voir Opeth qui me fait le même effet en concert qu’en disque : moyen. Et pourtant, deux jours après, c’est encore eux que j’ai dans la tête. « Meilleur chant guttural » pour Benoit.
My Dying Bride prend la suite. Doom, lent donc. Pas l’idéal alors qu’on fatigue et qu’on se rend compte qu’on a cramé. Je dis que ce serait mieux le soir, Ben ajoute « dans une cathédrale ». C’est familial sinon. On est à moins de deux mètres de minettes de 12 et 14 ans à tout casser, qui lisent tranquillou leurs bouquins sur le gothique achetés à l’extremmarket. Papa et maman viennent s’intaller à côté, lui cattogan et lunettes surfeurs, elle la quarantaine correct, les deux petits gilets cuir. Un peu plus loins une femme enceinte (au moins 7 mois) qui demande à son mec de se rapproche de la scène. On est pourtant pas loin.
Tiens question gosse, ça me rappelle qu’à notre arrivée on a vu débouler un motard cross à peine plus haut que ma fille de 4 ans, qui se prenait les buttes menant au chapiteau.
Je dis que No FX va nous faire du bien. Je ne peux pas savoir à quel point j’ai raison.
Ils arrivent et ils commencent par dire des conneries : qu’ils n’ont qu’un seul morceau (et ils commencent une reprise d’Iron Maiden), qu’ils vont parler pendant un quart d’heure et faire de la musique après, que le mec avec les cheveux verts a vraiment l’air stupide etc…
Foutage de gueule totale sur le métal pendant tout le set, ou presque. Le meilleur moment étant celui où Fat Mike tient à faire remarquer que leur batteur n’a qu’une simple pédale, le gus commence à jouer (à toutes berzingues) et l’autre l’arrête en nous prenant à témoin avec son index : « one single pedal ! ». Je crois entendre Jack Black.
Il y a eu aussi l’intervention sur le drapeau (qui tranche avec les commentaires du chanteur de Rose Tatoo, avec tout le reste en fait), un drapeau américain qui fait dire au bassiste qu’il faut le virer, qu’ils ne sont pas fiers d’être américains, qu’ils sont fiers d’être alcooliques.
Je ne peux pas tout raconter, je ne sais même pas si j’aurais eu le temps de prendre des notes avec le carnet que je voulais emmener.
Sinon musicalement c’était parfait. Putain, je sais ce que je veux écouter comme disques dans les prochaines semaines !
Et puis aussi, je sais ce que je veux faire quand je serai grand : je veux être Eric Melvin. Je vous jure que c’est vrai ! A propos de grand, ça me rappelle quand Mike a demandé qui avait moins de 18 ans, pour ensuite lancer « fuck the kids ». Et la reprise de « Champs Elysées », et les morceaux reggae. Le seul noir que j’ai vu du festival dansait comme un fou à côté de moi et connaissait toutes les paroles.
A la fin du set, un type à lunettes et à poil a fendu la foule en arrivant derrière nous, et Arnaud s’est fait un peu bousculer par une nana en fauteuil roulant qui lui a expliqué qu’elle essayait de suivre le zig pour prendre son cul en photo.
Moralité : le meilleur dans les festivals de métal, c’est les groupes de punk-rock.
Après ça on va s’en jeter une derrière la cravate pendant At The Gates (Death metal mais mélodique, mais toujours pas bon). Un Anglais plus grand que moi d’au moins 15 cm (je fais 1,84m) avec au moins 30 kg de plus (un bon 73kg) me renverse une partie de son verre dessus puis me demande très gentiment d’où je viens, comme je dis Bretagne, il commence à m’expliquer qu’on est du même sang. Je dis oui, il est très bourré et j’entrave que dalle.
En allant à nouveau vers la discoverstage, nous verrons des Clissonnais. Ils sont facile à reconnaître : ils ont plus de 50 ans et on dirait qu’ils sont dans une réserve, pour observer. On croise ainsi un couple tout de blanc vêtu (cheveux compris), puis d’autres ensuite que les premiers rejoignent, mais ceux-ci on fait l’effort d’avoir des chemises noires (effort méritoire sous le cagnard) et dodelinent de la tête pendant le set des Suédois décidément pas assez mélodiques.
Sous le chapiteau, on a le temps de ne choper que 5 mn de Dying Fœtus et c’est bien dommage parce que je me disais que le Grind serait pire que le Death et en fait non, niveau son, je suis bien plus client.
Retour vers la Mainstage pour ce qu’on avait prévu être le dernier groupe pour nous : Motorhead.
On s’était fixé 23h30 comme départ. Avant qu’ils démarre je propose 23h15. Pendant qu’ils jouent je me dis : je vais essayer 23h. Mais quand je me retourne, à moins 10, j’en vois un qui s’étire le cou et l’autre qui baille à s’en décrocher la machoire. Pourtant c’est efficace mais on est HS, et tous d’accord pour rentrer.
Et tous d’accord pour revenir l’année prochaine.
Peut-être bien pour deux jours.
Sur le chemin, j’achète du muscadet avec une étiquette du festival. Faut que le mette au frais.

dimanche 24 février 2008

Route du R : collection hiver (2)

On va faire court, j'espère que les copains vont écrire aussi pour croiser les regards.

C'était une excellente soirée. Du bonheur.
Après MGMT, comme il me fallait au moins une clope pour m'en remettre, je me suis retrouvé à moins de 2 mètres du monsieur responsable de la programmation, je suis allé lui dire merci, plusieurs fois.

Ca a commencé avec Le Loup. Bof.
C'est comme pour l'amour. Il y a quelque chose qui est très bon et que vous faites pas mal. Le problème c'est si vous ne faites que ça. En plus on a dit "pas mal", on a pas dit que vous étiez un dieu dans ce domaine-là. Ben Le Loup c'est ça. Ca pourrait faire un très bon morceau sur un album (d'Arcade Fire ?), eux ils font un set.

Après Vic Chesnutt.
"I am Vic Chesnutt and i have the best fucking band in the world".
C'est vrai. Et moi j'ai vu un des meilleurs concerts de ma vie, et pourtant avec des moments où je me suis dit "c'est beau mais c'est chiant", c'est vous dire que c'était bien quand ça m'a emporté.
Et puis Gui Picciotto de Fugazi qui joue du Rolling Stones !
Le son était parfait. Voyez, dans les intentions, il y avait des similitudes avec le groupe qui avait précédé. Mais c'était un peu comme passer de la Ligue 1 à la Ligue des Champions, et même les matchs d'anthologie de la Ligue des Champions.
Moi la guitare et le violon, dans les groupes Constellation, ça m'emmerde. Là les chansons du gars en fauteuil avec les possibilités de ceux qui accompagnaient: Wunderbar!
(Quand j'aime vraiment je parle en allemand)

Ensuite je me suis dit: "après ça y a plus qu'à aller se coucher", et puis "bon 3 titres et au dodo". Ben en fait tout le set et merci François.
Et vive le rock progressif, vive les solos de claviers, de guitares, vive les voix aigües, les petits jeunes qui ont tout compris, vive les années 70, vive la Route du Rock.

Caribou ? 3 titres et au dodo.

samedi 23 février 2008

Route du R : collection hiver

L'année dernière, je suis allé tranquillou et je me suis fait bouler, complet.
Cette année je m'y suis pris plus tôt, avec le pass 2 jours mais c'est à l'entrée de l'Omnibus qu'ils ne sont pas très doués. On poireaute, on attend, on patiente. Et quand ils ouvrent les portes, ils mettent 10 bonnes minutes à comprendre la billetterie et à se dire qu'ils pourraient nous mettre les pass au lieu de nous faire faire une file qui bloque l'entrée, malgré les gus à qui il faut expliquer qu'on va nous mettre un bracelet alors qu'ils veulent nous envoyer à la deuxième porte pour que ça avance. Passons.
Je tombe sur Guilhem et une nana de la rédaction musique de RCR. Il me parle tout de suite de Top of the folk, le festival qu'il organise fin mars, entre autre au jardin moderne. Apparemment avec une très bonne affiche. "Brossard et compagnie serons là, machin espère jouer au Trans".

Pas mal cette salle. Pas très grande. On peut être proche de la scène, des groupes.
Ca commence avec Yesayer. Comme dit aux copains après, je ne peux empêcher ma tête de chercher des points de comparaisons, des points de repère. Ce qui me fait un peu comprendre pourquoi on parle de quelque chose de particulier pour eux. C'est pas expérimentale ou quoi que ce soit de zarbi dans le son. Le truc c'est qu'on pense tour à tour à du post-punk, du rock psychédélique, de la musique du Mali, du rock progressif (Yes!) ou allemand 70's, de l'electronica etc...
Ca m'amuse un peu, ça me plait beaucoup, ça retombe, ça m'intrigue, ça me déplait, ça me replait.
Mention spéciale au batteur qui tient la baraque. Mention honorable au chanteur qui passe quand même lui aussi par pas mal de choses. Je n'entends pas assez la basse. L'indien à la guitare est peut-être le plus casse-gueule. J'aperçois Mr B à l'étage. Je monte. Je rencontre Benoit (et Christine). On parle de la différence du son entre le bas et le haut. Effectivement, comme il me l'explique, collés au mur on profite bien des basses, je lui raconte qu'en dessous il en manque. Je vais jusqu'à l'équipe du Club. Mon barbu est accompagné des filles.
Je m'installe avec eux. Ils sont tout en haut dans la partie où on peut s'assoir. Ca m'arrange. On voit et on entend très bien. Et on peut observer le travail à la console lumière. Ce qui fait que j'y prête plus attention que d'habitude.
Et je trouve que le boulot fait sur Dirty Three est naze.
Les Australiens nous jouent 5 ou 6 morceaux, ils sont longs. Et le barbu qui n'est pas un hippie aime parler entre, en français, pour raconter des histoires de boulangère morte.
C'est bien, très bien. Juste le dernier titre en trop.
La suite est encore mieux. Révélation.
José Gonzalez. Tout seul à la guitare. Là la lumière est parfaite (pas le même monsieur, sans doute un gars qui bosse avec), la musique est parfaite, jusqu'aux reprises (Kylie Minogue!), jusqu'aux moments d'accordages.
Je suis content d'être là moi. Merci.
Ensuite j'avais prévu d'accorder mon attention sur 3 titres à Julee Cruise. Les deux premiers seront seulement de Pluramon. Pas mal. C'est la soirée des tempi lents. Dommage pour les claviers pas en direct, j'aime pas. Dommage aussi le stroboscope.
Au dodo. Couché à une heure mais énervé jusqu'à 2h30.
Les filles (les miennes) ce matin à 8h. Va falloir enchaîner la deuxième soirée.

mardi 12 février 2008

Parcours : Et finalement pourquoi pas ?

Bon ben ayé... J me lance. Alors comme bien sûr j peux rien faire comme tout le monde, vous serez dans l'obligation de cliquer partout...
Donc ce premier morceau est en 2 parties :
- La première

- La deuxième

mardi 29 janvier 2008

Parcours 3 : une éducation sentimentale

Une, première, inavouable et assumée... - et que d'aucune me pardonne ces premières amours moustachues, rien ne disait en ce temps-là que je serais l'amie de l'ex-voisine exaspérée d'une fan abruti(ssant)e.

Alors voilà. Arrive un jour de treize ans et demi où une chanson vous transperce. La fin d'une sorte de colonie pour asthmatiques et eczémateux de quatre à douze ans, où j'ai été acceptée malgré mon grand âge pour finir de boire et d'inspirer de l'eau thermale au goût infâme... je n'ai pas de tongues, mais ça se passe à La Bourboule. Je remporte un cahier d'écolière rempli de paroles de chansons de coin de feu, recopiées à coups de belles lettres de prime adolescence - vous savez bien, les ronds à la place des points sur les i, le mélange grassieux de cursive et de script... Une pénultième soirée avec un genre de spectacle partagé... Les deux dernières chansons, un tas de p'tites gonzesses autour de l'adorable mono de dix-neuf ans penché sur sa guitare et sa première année de médecine, il y a Petite Marie, dédiée à l'éponyme directrice du centre, et puis il y a LA chanson. La sucrée-salée, la p'tite madeleine, celle que je viens d'apprendre pour ladite prestation... Moi je n'étais rien... - mais si (in-)avouez, vous aussi vous la connaissez par coeur ! - ...et voilà qu'aujourd'hui... "et voilà" que ce grand zigoto, dont je lorgnais et empruntais régulièrement le beau pull marin, quitte sa guitare des yeux et... me regarde... "et voilà" que j'ai mes yeux à moi qui brillent, et les joues roses, et peu de répit sur la durée de la jolie ritournelle... "et voilà" que le lendemain (last day but not least) il m'attrape dans l'escalier et une main sur mon bras me demande un entretien particulier en fin de journée - alors que moi j'avais prévu le démarrage de ma nuit blanche avec quelques autres jeunes oies assorties... "et voilà" que je n'accède pas à cette demande d'un âge autre que le mien, que j'aurai un jour... [sigh]

L'histoire ne s'arrête pas là, je me prends de passion pour les chansons du moustachu au coeur tendre - car il faut qu'il le soit, non, pour produire pléthore de caramels doux, mous, collants et mêlant-colliques ? Mes parents et mon grand frère me donnent les instruments pour les torturer, en un noël et anniversaire je réunis 8 albums et 1 double-live que je passe en boucle sur un mauvais lecteur payé de mes propres deniers. Mon coeur est en guimauve, il récite toutes les paroles, je nage dans les regrets de rien, je deviens confirmée dans l'art de tomber amoureuse d'une silhouette ou d'un regard et de m'évader à la moindre tentative de réelisation, je ferme ma porte et les arpèges m'emportent au-delà de moi-même... [re-sigh]

(Un jour un garçon m'a offert son ticket - usagé - de concert avec le "mot doux" suivant : "Un ticket a toujours deux parties"... j'attends toujours !)

S'il n'en restait qu'un, de ces albums, me demandais-je en démarrant ce morceau de parcours, s'il ne devait en rester qu'un, je serais bien en peine de choisir, me répondis-je à l'instant en en relisant tous les titres qui me rappellent tant de choses... Quelqu'un s'était amusé à fabriquer une chanson avec les noms de toutes les stations de métro parisiennes. On pourrait certainement en faire autant avec ces titres de chansons... Ah s'il n'en restait qu'un, je ne peux être sûre... [re-re-sigh]

De toutes façons, il n'en reste aucun. Parce que j'ai grandi, parce que j'ai été déçue un certain samedi soir, parce que j'ai encore grandi, parce qu'un clampin blond-chevelu a trouvé les arguments imparables et méprisants pour me convaincre de les revendre à bas prix à des copines aux poches encore pleines de fleurs bleues à défaut de monnaie, histoire de ne pas prendre le risque d'une contagion quand quelques mois plus tard nos discothèques se rangeraient dans la même étagère. Merdézut. Je les réécouterais bien de temps en temps. Pour le goût de la guimauve - intemporel... [re-re-re-sigh]

samedi 12 janvier 2008

A few songs for a season : la maison de mon rêve Coco Rosie

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En ces temps divers et de nerfs en pelotes de laine facilement emmêlées me vient l'envie de me lover dans la tendresse d'un petit cadeau-souvenir pas si lointain. Cocon d'une autre soie que celle de la nativité qui me réchauffe le cou... Coco Rosie, la maison de mon rêve, où il fait bon s'enfoncer, comme dans un canapé cosy et dodu, avec une couverture magique et - idéalement - une main amoureuse qui vous joue dans les cheveux. Il paraît que c'est le premier album de ces soeurs, enregistré dans un appartement, ça tombe bien pour être au chaud. Mais inclassable, et onirique... alors suivez-moi en rêve pour ce vrai jour de décembre dernier où j'ai roulé dans un brouillard sans nom dans la campagne improbable entre le gros chêne et la saisonnais, où j'étais - incroyablement - seule (fi de mes filles pour un peu plus d'une heure), et où la route filait à vitesse de coton entre les talus à peine vus déjà disparus. Sur le parebrise, je distinguais nettement - ne riez pas - les pauvres photons qui ne savaient plus sur quel pied danser tellement la lumière était confuse, où bien étaient-ce des éclats des petits bruits d'eau et de métal quotidien des demoiselles de la blanche montagne ? Des anges terribles poudraient de sucre ma déjà pauvre lisibilité des lieux, j'ai manqué de repères par trois fois, m'obligeant à d'acrobatiques et incertains demi-tours dans des boues de chemins mais prolongeant sans fin la grâce du moment, magique et effrayant, où le disque reprend sans manipulation aucune, où l'on se demande si l'on va sortir en un seul morceau de ce candyland hypnotique... J'y parvins finalement, presque déçue de remettre les pieds sur terre...
Mais maintenant, essayons, ledit dodu canapé, la couverture, le disque dans la machine, et peut-être pourquoi pas un fondant au chocolat, une douce infusion et du nougat moelleux, et puis quelqu'un juste à côté, et parlons gentiment de sujets divers...
- d'aucuns trouveront cette chronique peu mélomane... qu'ils se mêlent d'autres mannes et ne fassent pas d'indigestion.

samedi 5 janvier 2008

Top de l'année 2006

Oui, vous avez bien lu !
Je me suis rendue compte en cherchant mon top 2006 (celui de l’année dernière, donc) que j’avais complètement omis de le poster. Quelle erreur !
Je le poste donc juste avant celui de 2007 histoire d’en garder une trace visible (vu que j’ai passé des heures à trouver dans quel p... de cahier j’avais pu l’écrire, tout ça pour le trouver en partie griffonné dans un vieux Magic !).
Le voilà donc tel qu’il se présentait au nouvel an 2007.

Trio de tête :


Midlake The trials of van occupanter
La pop tarabiscotée des texans m’émeut aux larmes... Sur leurs musiques restent gravés ces drôles de courts métrages souvent surréalistes qui passaient derrière eux pendant leur concert à Nantes. Concert fragile, parfois limite juste mais plein de cette retenue qui fait les chansons de ce groupe à part. Sur la galette, la grâce, la perfection. Un disque auquel je reviens souvent. Très souvent.


Thom Yorke The Eraser
Au début, je ne voulais pas l’écouter. Je râlais pour ces sons électro que je trouvais trop simplistes. Et puis très vite, je me suis rendue compte que tout ça n’était que faussement simpliste. Et la voix de Thom Yorke m’a fait pleurer quasiment chaque écoute. Et Dieu sait qu’elles furent nombreuses. Le disque qu’on écoute en boucle.



T.V. On the Radio Return to cookie mountain
Les new yorkais nous avaient déjà bluffés avec le précédent. En concert, ils nous avaient achevé en nous poignardant avec leurs mélodies complexes et leurs voix habitées. C’est pareil avec cette nouvelle sortie. Le vinyle sur la platine file des frissons. Encore, on dit. On les aime, ces gars là.



Et puis :

Trentmoller The last resort
Dire que je suivais les sorties des maxis de ce gars du nord serait un euphémisme. Et puis est arrivé cet album à la pochette glacée. Fille de l’hiver, j’ai pourtant eu besoin de quelques écoutes pour m’imprégner de ces ambiances tout en givre et en silence. L’album électro de l’année avec celui de Thom Yorke.

Peter Von Poehl Going to where the tea trees
Pour moi, une révélation. Je ne connaissais pas le bonhomme. Et je suis littéralement tombée amoureuse de ces pop songs fragiles et émouvantes. Un album subtil et intemporel... Et en plus, Peter Von Poelh a l’air d’un ange.

Hot Chip The warning
On avait complètement craqué sur Hot Chip lors des Trans 2004. On s’était pris une grosse bouffée de bonheur à l’écoute de leur premier album Coming on strong. On s’en fait une deuxième tartine cette année : et comme chacun le sait, l’important dans la tartine c’est qu’on met sur le pain. Et là ça crépite sous la langue.

[T]ékël [T]ékël
Les petits frenchies dont je guettais avec impatience les maxis sur la structure Initial Cuts ont sauté le pas cette année et nous ont livré un bien bel album. Beaucoup moins dancefloor, beaucoup plus électro pop / cold wave. Et tout ça avec des titres de morceau à pleurer de rire ! Merci les gars !

Cat Power The greatest
On est forcément touché par cette jeune femme. The Hostess attendait l’album avec une impatience immense : Cat Power, enregistrée en plus à Memphis... Tout y était ! Elle n’a pas été déçue. Et nous non plus. En plus, un très beau concert à la route du rock. Miss Marshall, on vous aime autant heureuse.

Grizzly Bear Yellow House
On a découvert le groupe à la Route du Rock et puis Mr B est venu à une soirée du Club avec l’album sous le bras et un immense sourire. Il y avait effectivement de quoi arborer un visage heureux. Un recueil de chansons pop ciselées avec un talent d’orfèvre. Pas eu le temps encore de l’écouter assez mais je me promets d’y revenir, sûre que ce disque va compter dans ma discothèque...

Nathan Fake Drowning in a sea of love
Sûrement trop attendu, ce disque. Du coup au départ, j’ai du mal à m’y retrouver. Où sont les progressions magiques de Dinamo ? Les cliquetis infernaux ? Le son brouillon et crade qui arrache tout ? Les progressions mélodiques subtiles ? Mais j’ai envie de lui laisser sa chance à ce disque. Je le mets dans la liste.


Question compilation (éléctro, donc, pour moi)

Chloé et Ivan Smagghe The dysfonctional Family
Barrée, la compil à quatre mains de ma djette préférée et de Smagghe, c’est le moins qu’on puisse dire. Je l’écoute beaucoup, par période. Et je suis toujours aussi surprise de ce que j’entends.

Galaxy 2 galaxy A hitech jazz compilation
Une compil cd des titres d’Underground Resistance déjà sortis en maxis. Que du bonheur !

Kompakt Total 7
La compil de l’année des sorties de mon label préféré (avec Dial). Je suis aux anges, d’autant que je l’achète sur place en vinyle (au magasin Kompakt à Köln) et que franchement ça le fait. Question son, il faudra absolument surveiller ce Gui Boratto dont les deux titres m’obligent systématiquement à sauter de ma chaise pour danser !


Top 5 single :

Gossip "Standing in the way of control"
Le groupe de Portland découvert cet été dans Tracks sur Arte et cet album écouté à fond dans la voiture avec Pioup et The Hostess. Ce titre est une tuerie !

CSS "Let’s make love and listen from the death above"
Les brésiliennes nous crucifient avec ce titre au cot cot jouissif avant les Trans : on se promet de ne pas les y louper et d’écouter leur album dès qu’il sera en écoute.

Gnarls Barkley "Crazy"
Pas de surprise, pour tout le monde le tube de l’année... Ca sent la soul et c’est très bien fait. Comme tout le monde, donc je succombe. Là encore découvert en clip dans Tracks.

The Spinto Band "Oh Mandy"
La pop song sucrée parfaite qu’on chante sans jamais pouvoir se l’enlever de la tête. Et c’est bon !

Klaxons "Magick"
Le clip m’a assise. Un titre tout en intensité. Un concert aux Trans qui donne envie d’en écouter plus.