mardi 29 janvier 2008

Parcours 3 : une éducation sentimentale

Une, première, inavouable et assumée... - et que d'aucune me pardonne ces premières amours moustachues, rien ne disait en ce temps-là que je serais l'amie de l'ex-voisine exaspérée d'une fan abruti(ssant)e.

Alors voilà. Arrive un jour de treize ans et demi où une chanson vous transperce. La fin d'une sorte de colonie pour asthmatiques et eczémateux de quatre à douze ans, où j'ai été acceptée malgré mon grand âge pour finir de boire et d'inspirer de l'eau thermale au goût infâme... je n'ai pas de tongues, mais ça se passe à La Bourboule. Je remporte un cahier d'écolière rempli de paroles de chansons de coin de feu, recopiées à coups de belles lettres de prime adolescence - vous savez bien, les ronds à la place des points sur les i, le mélange grassieux de cursive et de script... Une pénultième soirée avec un genre de spectacle partagé... Les deux dernières chansons, un tas de p'tites gonzesses autour de l'adorable mono de dix-neuf ans penché sur sa guitare et sa première année de médecine, il y a Petite Marie, dédiée à l'éponyme directrice du centre, et puis il y a LA chanson. La sucrée-salée, la p'tite madeleine, celle que je viens d'apprendre pour ladite prestation... Moi je n'étais rien... - mais si (in-)avouez, vous aussi vous la connaissez par coeur ! - ...et voilà qu'aujourd'hui... "et voilà" que ce grand zigoto, dont je lorgnais et empruntais régulièrement le beau pull marin, quitte sa guitare des yeux et... me regarde... "et voilà" que j'ai mes yeux à moi qui brillent, et les joues roses, et peu de répit sur la durée de la jolie ritournelle... "et voilà" que le lendemain (last day but not least) il m'attrape dans l'escalier et une main sur mon bras me demande un entretien particulier en fin de journée - alors que moi j'avais prévu le démarrage de ma nuit blanche avec quelques autres jeunes oies assorties... "et voilà" que je n'accède pas à cette demande d'un âge autre que le mien, que j'aurai un jour... [sigh]

L'histoire ne s'arrête pas là, je me prends de passion pour les chansons du moustachu au coeur tendre - car il faut qu'il le soit, non, pour produire pléthore de caramels doux, mous, collants et mêlant-colliques ? Mes parents et mon grand frère me donnent les instruments pour les torturer, en un noël et anniversaire je réunis 8 albums et 1 double-live que je passe en boucle sur un mauvais lecteur payé de mes propres deniers. Mon coeur est en guimauve, il récite toutes les paroles, je nage dans les regrets de rien, je deviens confirmée dans l'art de tomber amoureuse d'une silhouette ou d'un regard et de m'évader à la moindre tentative de réelisation, je ferme ma porte et les arpèges m'emportent au-delà de moi-même... [re-sigh]

(Un jour un garçon m'a offert son ticket - usagé - de concert avec le "mot doux" suivant : "Un ticket a toujours deux parties"... j'attends toujours !)

S'il n'en restait qu'un, de ces albums, me demandais-je en démarrant ce morceau de parcours, s'il ne devait en rester qu'un, je serais bien en peine de choisir, me répondis-je à l'instant en en relisant tous les titres qui me rappellent tant de choses... Quelqu'un s'était amusé à fabriquer une chanson avec les noms de toutes les stations de métro parisiennes. On pourrait certainement en faire autant avec ces titres de chansons... Ah s'il n'en restait qu'un, je ne peux être sûre... [re-re-sigh]

De toutes façons, il n'en reste aucun. Parce que j'ai grandi, parce que j'ai été déçue un certain samedi soir, parce que j'ai encore grandi, parce qu'un clampin blond-chevelu a trouvé les arguments imparables et méprisants pour me convaincre de les revendre à bas prix à des copines aux poches encore pleines de fleurs bleues à défaut de monnaie, histoire de ne pas prendre le risque d'une contagion quand quelques mois plus tard nos discothèques se rangeraient dans la même étagère. Merdézut. Je les réécouterais bien de temps en temps. Pour le goût de la guimauve - intemporel... [re-re-re-sigh]

samedi 12 janvier 2008

A few songs for a season : la maison de mon rêve Coco Rosie

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En ces temps divers et de nerfs en pelotes de laine facilement emmêlées me vient l'envie de me lover dans la tendresse d'un petit cadeau-souvenir pas si lointain. Cocon d'une autre soie que celle de la nativité qui me réchauffe le cou... Coco Rosie, la maison de mon rêve, où il fait bon s'enfoncer, comme dans un canapé cosy et dodu, avec une couverture magique et - idéalement - une main amoureuse qui vous joue dans les cheveux. Il paraît que c'est le premier album de ces soeurs, enregistré dans un appartement, ça tombe bien pour être au chaud. Mais inclassable, et onirique... alors suivez-moi en rêve pour ce vrai jour de décembre dernier où j'ai roulé dans un brouillard sans nom dans la campagne improbable entre le gros chêne et la saisonnais, où j'étais - incroyablement - seule (fi de mes filles pour un peu plus d'une heure), et où la route filait à vitesse de coton entre les talus à peine vus déjà disparus. Sur le parebrise, je distinguais nettement - ne riez pas - les pauvres photons qui ne savaient plus sur quel pied danser tellement la lumière était confuse, où bien étaient-ce des éclats des petits bruits d'eau et de métal quotidien des demoiselles de la blanche montagne ? Des anges terribles poudraient de sucre ma déjà pauvre lisibilité des lieux, j'ai manqué de repères par trois fois, m'obligeant à d'acrobatiques et incertains demi-tours dans des boues de chemins mais prolongeant sans fin la grâce du moment, magique et effrayant, où le disque reprend sans manipulation aucune, où l'on se demande si l'on va sortir en un seul morceau de ce candyland hypnotique... J'y parvins finalement, presque déçue de remettre les pieds sur terre...
Mais maintenant, essayons, ledit dodu canapé, la couverture, le disque dans la machine, et peut-être pourquoi pas un fondant au chocolat, une douce infusion et du nougat moelleux, et puis quelqu'un juste à côté, et parlons gentiment de sujets divers...
- d'aucuns trouveront cette chronique peu mélomane... qu'ils se mêlent d'autres mannes et ne fassent pas d'indigestion.

samedi 5 janvier 2008

Top de l'année 2006

Oui, vous avez bien lu !
Je me suis rendue compte en cherchant mon top 2006 (celui de l’année dernière, donc) que j’avais complètement omis de le poster. Quelle erreur !
Je le poste donc juste avant celui de 2007 histoire d’en garder une trace visible (vu que j’ai passé des heures à trouver dans quel p... de cahier j’avais pu l’écrire, tout ça pour le trouver en partie griffonné dans un vieux Magic !).
Le voilà donc tel qu’il se présentait au nouvel an 2007.

Trio de tête :


Midlake The trials of van occupanter
La pop tarabiscotée des texans m’émeut aux larmes... Sur leurs musiques restent gravés ces drôles de courts métrages souvent surréalistes qui passaient derrière eux pendant leur concert à Nantes. Concert fragile, parfois limite juste mais plein de cette retenue qui fait les chansons de ce groupe à part. Sur la galette, la grâce, la perfection. Un disque auquel je reviens souvent. Très souvent.


Thom Yorke The Eraser
Au début, je ne voulais pas l’écouter. Je râlais pour ces sons électro que je trouvais trop simplistes. Et puis très vite, je me suis rendue compte que tout ça n’était que faussement simpliste. Et la voix de Thom Yorke m’a fait pleurer quasiment chaque écoute. Et Dieu sait qu’elles furent nombreuses. Le disque qu’on écoute en boucle.



T.V. On the Radio Return to cookie mountain
Les new yorkais nous avaient déjà bluffés avec le précédent. En concert, ils nous avaient achevé en nous poignardant avec leurs mélodies complexes et leurs voix habitées. C’est pareil avec cette nouvelle sortie. Le vinyle sur la platine file des frissons. Encore, on dit. On les aime, ces gars là.



Et puis :

Trentmoller The last resort
Dire que je suivais les sorties des maxis de ce gars du nord serait un euphémisme. Et puis est arrivé cet album à la pochette glacée. Fille de l’hiver, j’ai pourtant eu besoin de quelques écoutes pour m’imprégner de ces ambiances tout en givre et en silence. L’album électro de l’année avec celui de Thom Yorke.

Peter Von Poehl Going to where the tea trees
Pour moi, une révélation. Je ne connaissais pas le bonhomme. Et je suis littéralement tombée amoureuse de ces pop songs fragiles et émouvantes. Un album subtil et intemporel... Et en plus, Peter Von Poelh a l’air d’un ange.

Hot Chip The warning
On avait complètement craqué sur Hot Chip lors des Trans 2004. On s’était pris une grosse bouffée de bonheur à l’écoute de leur premier album Coming on strong. On s’en fait une deuxième tartine cette année : et comme chacun le sait, l’important dans la tartine c’est qu’on met sur le pain. Et là ça crépite sous la langue.

[T]ékël [T]ékël
Les petits frenchies dont je guettais avec impatience les maxis sur la structure Initial Cuts ont sauté le pas cette année et nous ont livré un bien bel album. Beaucoup moins dancefloor, beaucoup plus électro pop / cold wave. Et tout ça avec des titres de morceau à pleurer de rire ! Merci les gars !

Cat Power The greatest
On est forcément touché par cette jeune femme. The Hostess attendait l’album avec une impatience immense : Cat Power, enregistrée en plus à Memphis... Tout y était ! Elle n’a pas été déçue. Et nous non plus. En plus, un très beau concert à la route du rock. Miss Marshall, on vous aime autant heureuse.

Grizzly Bear Yellow House
On a découvert le groupe à la Route du Rock et puis Mr B est venu à une soirée du Club avec l’album sous le bras et un immense sourire. Il y avait effectivement de quoi arborer un visage heureux. Un recueil de chansons pop ciselées avec un talent d’orfèvre. Pas eu le temps encore de l’écouter assez mais je me promets d’y revenir, sûre que ce disque va compter dans ma discothèque...

Nathan Fake Drowning in a sea of love
Sûrement trop attendu, ce disque. Du coup au départ, j’ai du mal à m’y retrouver. Où sont les progressions magiques de Dinamo ? Les cliquetis infernaux ? Le son brouillon et crade qui arrache tout ? Les progressions mélodiques subtiles ? Mais j’ai envie de lui laisser sa chance à ce disque. Je le mets dans la liste.


Question compilation (éléctro, donc, pour moi)

Chloé et Ivan Smagghe The dysfonctional Family
Barrée, la compil à quatre mains de ma djette préférée et de Smagghe, c’est le moins qu’on puisse dire. Je l’écoute beaucoup, par période. Et je suis toujours aussi surprise de ce que j’entends.

Galaxy 2 galaxy A hitech jazz compilation
Une compil cd des titres d’Underground Resistance déjà sortis en maxis. Que du bonheur !

Kompakt Total 7
La compil de l’année des sorties de mon label préféré (avec Dial). Je suis aux anges, d’autant que je l’achète sur place en vinyle (au magasin Kompakt à Köln) et que franchement ça le fait. Question son, il faudra absolument surveiller ce Gui Boratto dont les deux titres m’obligent systématiquement à sauter de ma chaise pour danser !


Top 5 single :

Gossip "Standing in the way of control"
Le groupe de Portland découvert cet été dans Tracks sur Arte et cet album écouté à fond dans la voiture avec Pioup et The Hostess. Ce titre est une tuerie !

CSS "Let’s make love and listen from the death above"
Les brésiliennes nous crucifient avec ce titre au cot cot jouissif avant les Trans : on se promet de ne pas les y louper et d’écouter leur album dès qu’il sera en écoute.

Gnarls Barkley "Crazy"
Pas de surprise, pour tout le monde le tube de l’année... Ca sent la soul et c’est très bien fait. Comme tout le monde, donc je succombe. Là encore découvert en clip dans Tracks.

The Spinto Band "Oh Mandy"
La pop song sucrée parfaite qu’on chante sans jamais pouvoir se l’enlever de la tête. Et c’est bon !

Klaxons "Magick"
Le clip m’a assise. Un titre tout en intensité. Un concert aux Trans qui donne envie d’en écouter plus.