dimanche 10 juin 2007

Mr B : un parcours épisode 1










le grand orchestre du Splendid, la kermesse égyptienne


*** avertissement préliminaire ***

Avant tout de chose, je tiens à vous avertir que mes émotions artistiques les plus intenses, mes chocs esthétiques les plus renversants ne me sont jamais venus de la musique. L'art qui m'a construit, le truc qui me baboule dedans dehors encore régulièrement, c'est le cinéma. Je pleure à chaque vision de la ruée vers l'or (putain, le moment où Charlot attend la fille comme un con tout seul dans sa cabane pourrie... Bouhouhouhou). Aucun disque ne m'a marqué comme la première vision de Taxi Driver ou Chinatown.

***ceci dit essayons nous tout de même à l'autobiographie musicale***


Chez Les B, il y avait pas mal de vynils. J'adorais le moment où on posait majestueusement la galette sur la platine avant de s'essayer à la science ingrate et délicate du dépôt de saphir. Ça me manque, tiens.

Il y avait dans les étagères des compilations des chants de l'armée rouge, autres chansons révolutionnaires d'Amérique du sud mais je ne me souviens pas les avoir écoutées ne serait ce qu'une seule fois.

Non, ce qui passait en boucle, c'était Brel et surtout Brassens. Ses textes alambiqués aussi obscurs que les calembours d'Astérix laissaient deviner que bien des choses étaient encore à comprendre. En grandissant et au fur et à mesure des écoutes le mystère se dévoilait par petits bouts me laissant hébété de fierté d'avoir assemblé deux pièces de puzzle ou rougissant face à la polissonnerie de certaines révélations. Pour certaines références, je cherche encore.

Il y avait aussi des disques neufs : André Chédid, Balavoine dont les parents achetaient régulièrement le nouvel album. Il y avait surtout la compilation rouge des Beatles dont je me repassais en boucle Yellow submarine et You can drive my car. Mon père évoquait presque à chaque écoute la rivalité entre Stones et Beatles et ses premiers apprentissages de la langue de Keats en lisant les paroles dûment recopiées sur la pochette.

Sur le petit mange disque orange passaient les disques des enfants : les fabuleuses fabulettes d'Anne Sylvestre, les petites boîtes de Graeme Allwright, les grenouilles de Steve Waring et une sélection de Brassens toujours, destinée aux kids (avec le petit cheval blanc et la cane de Jeanne, bonjour le moral des mômes). Mais les 33 tours du grand orchestre du splendid ceux là ils ne rentraient pas dans le mange disque, mes parents durent donc subir sans échappatoire possible les 3 milliards de fois où retentirent la salsa du démon, radio pirate ou Macao.

Pour notre premier concert les parents avaient emmené les trois frangins B à un podium France inter sur le port de Paimpol où Francis Lalanne présentait son nouvel album. Je me souviens juste que nous avions été tellement chiants que nous étions partis avant la fin.

Pour finir comme on écoutait aussi beaucoup la radio, j'avais une drôle d'obsession qui m'a occupé pas mal d'après midis. J'essayais de m'enregistrer des compilations de musique sur cassette (donc en coupant les temps de parole à la main, tâche totalement frustrante et impossible à faire proprement). J'essayais surtout de trouver un genre de musique que j'avais en tête mais que je n'arrivais absolument pas à définir. Il y avait là dedans des envies de guitare et de Rock n Roll mais aussi quelque chose de bien plus précis et insaisissable que je mettrai bien longtemps à trouver.

5 commentaires:

Caromobilette a dit…

Bienvenue dans le parcours Mr B !!!! c'est vrai tu coupais les bandes des K7, incroyable. ça m'ai jamais venu à l'idée de le faire, pourtant je fus très tôt portée sur le bricolage de Mixtapes.
on a hâte à la suite !!!!!!!!!

Mister B a dit…

Heu non, en fait pas de ciseaux. C'est une métaphore. Quand je dis à la main c'est juste que je faisais des pauses dès que le mec causait. Il arrivait hélas très souvent que je sois obligé de rembobiner en catastrophe pour caler le truc (la pause était loin d'être précise, le bouton stop c'était pire)et que bien sur je loupais le début de la chanson suivante.

The Guru a dit…

Re -bienvenu Mr B, ravi que tu t'y mettes, il faudra nous faire ton parcours ciné.
Vite la suite.

Electro Girl a dit…

DAMNED !!!!!!! MOI AUSSI MON MANGE DISQUE ETAIT ORANGE (je viens d'écrire, le labsus est beau mon ange disque !!) Je viens de me souvenir de l'objet avec émotion !!!!
Merci mr B pour ce premier épisode.. Y a pas à dire, c'est un vrai bonheur de lire nos aventures musicales... surtout de ce temps où on ne se connaissait pas encore... Hé hé, heureuse de voir que les fabulettes tournaient aussi chez toi...
merci aussi pour ce souvenir des mixtapes au bouton pause (tout un art de la frustration tu as raison !!!)...
J' AI HATE A LA SUITE !!!

Electro Girl a dit…

on se disait avec The Hostess qu'un parcours cinéphilique pouvait être une bonne idée ;-)