samedi 16 juin 2007

Mr B : un parcours épisode 2











Higelin, Champagne pour tout le monde (1979)


Donc Mr B grandit, déménage régulièrement et découvre plein de choses étonnantes et fondamentales dans la grande famille de sa maman (quatre tantes et un oncle, tous avec des personnalités pas piquées des hannetons, il y avait de quoi faire)

Ce sont les BD qui me reviennent d'abord. Des BD bien différentes des Spirou, Tintin et autres Lucky Luke qui occupaient les longues après midi chez papi/mami. Des BD qui ouvrent de grandes brèches dans mon champ des possibles.


Dans les fabuleux Philémon de Fred, je découvre avec délice cet incroyable mélange de poésie absurde et de jeux avec les codes graphiques. Puis le mélange de sensualité et de violence extrême des passagers du vent de Bourgeon me terrasse et enfin la foire aux immortels de Bilal m'achève avec ce graphisme extraterrestre et ses compositions invraisemblables. Je crois bien que j'ai du contempler la planche où Nikopol se fait greffer une jambe en acier par Horus un bon million de fois avec la même fascination.


Et puis en lisant tout ça on peut mettre des disques.




Manset
d'abord, dont l'univers et la rage mélancolique continuent de me fasciner. L'album Y'a une route (1975) me charme par son énergie très rock et ses paroles à la fois très accessibles et intrigantes. Ensuite l'étrange et sublime opéra rock la mort d'Orion (1970) me stupéfait. Ha ouais, mais on peut faire ça en musique en fait ?!?


Mais celui qui va le plus me marquer et avec qui je vais faire un bon bout de chemin, c'est Jacques Higelin. Je suis conquis d'entrée par la magnifique pochette décado flashy de Champagne pour tout le monde, c'est vraiment un des premiers albums que j'apprends à écouter en entier et où le plaisir vient aussi de l'enchaînement entre les morceaux.

Pour commencer un morceau parfait Champagne, sorte de salsa du démon à la puissance mille dont la ligne de basse diabolique porte à merveille le débit emphatique du grand Higelin. On se calme sévère avec les hypnotiques et lancinantes cinq minutes de Cayenne c'est fini. Déboule ensuite guillerettement une de mes chansons préférées toutes catégories confondues tête en l'air et son final en forme de comptine qui continue toujours de me trotter dans un coin de la tête. Puis surgit à fond les manettes dans mon aéroplane blindé, sa rythmique diabolique et cette contrevoix extraordinaire qui se crashent dans une splendide conclusion. Le très discoïde ah la la quelle vie qu'cette vie peut paraître un poil plus faible mais c'est pour mieux se préparer au summum de l'album l'attentat à la pudeur. Cette pièce de boulevard délirante exécutée à 1000 à l'heure sur une boucle piano/guitare irrésistible est un pur bonheur qui après chaque écoute me voit chantonner à tue tête pendant des semaines « C'est un attentat à la pudeur, dont je me vante devant ma soeur ». Derrière ça le petit exercice piano bar Hold tight (sea food) trouve sa place parfaite. Le seul vrai point faible du disque arrive avec un Captain bloody samouraï avec des soli de guitare perraves et un Higelin complètement hors sujet. Heureusement l'ode à la paresse vague à l'âme vient conclure le tout avec légèreté.

Après ça j'ai suivi le bonhomme avec assiduité pendant un bon bout de temps, me délectant de ces lives généreux et fantasques, adorant l'imprévisibilité d'album comme (1985). Je lâcherai le morceau sur un tombé du ciel (1989) qui m'avait beaucoup déçu. Reste que je dois au gars plein de choses et que pour ça il a mon éternelle sympathie.

1 commentaire:

The Guru a dit…

C'est très bien de parler de BD en même temps.