L'Histoire du Rock par des Rennais, France.
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Nouveau : "Parcours" : Les 30 albums de nos vies, ceux qui nous ont changés, envoyés dans le décor, ou remis sur les rails. Pas forcément nos 30 albums préférés, mais ceux qui nous ont fait.
J'ai complètement craqué sur la pochette, un bleu polaire, le Neuschwanstein au milieu des neiges, un décor féerique... Le titre de l'album : Steingarten, cioè le jardin de pierre...
Et pourtant, sa musique ne me laisse ni de marbre, ni de glace. Le titre du jour inaugure l'album par une question (warum ?). Des craquements, des crépitements, un souffle et une boucle répétée qui revient inlassablement : warum, warum... Il faut attendre plus de deux minutes avant qu'enfin un nouveau riff (au synthé) vienne lui répondre par une mélodie claire, réhaussée par une basse profonde. Aussitôt, un sample tout en disto vient rappeler la question en la développant (on est bien d'accord, j'en sais rien, j'imagine). Derrière ça s'agite tout pareil, des stridences, des grésillements et des craquements insolites. Une architecture soignée et savante. On rentre dans la musique de Stefan Betke comme dans le château de Louis II de Bavière : "je veux donner une dimension spatiale à ma musique, la rendre saisissable à tel point que l'auditeur ait l'impression de visiter des pièces, de découvrir des passages dérobés et des chambres cachées" explique Pole... Une musique spatiale ancrée dans un jardin de pierre, en somme...
Repère :
Quand Stefan Betke a sorti en 1998 son premier album 1, le microcosme électronique a ressenti une immense secousse. Cet opus mêlant expérimentations, dub urbain, craquements, cliquetis et souffles s'est vite imposé comme la première pierre d'une voie nouvelle pour l'électro. La préfiguration entre autre du mouvement click'n cuts (voir Mille plateaux et consorts). Bekte a d'ailleurs créé à cette époque (avec Barbara Preisinger) le label ~Scape. Son son novateur vient pourtant (comme souvent en musique) d'un accident. Gudrun Gut et Thomas Fehlmann lui avaient donné un filtre Waldorf-4-Pole endommagé par une chute. Betke trouva pourtant les sons produits par cet appareil défectueux séduisants (une sorte de craquement et de cliquetis régulier associé à un bruit d'électricité statique) et il y puisa la source de ces expérimentations sonores (voir 1, donc, mais aussi 2 et 3)-ainsi que son pseudo-. Tout ça, associé à un amour insondable pour le hip hop et le dub et à un veritable souci de minimalisme ("how can one extract the most intensity from the least amount of material as possible"), fera de Pole une des "têtes chercheuses" de la musique electronique. A signaler encore : l'album Pole datant de 2003 dans lequel ce berlinois d'adoption abandonne les sons statiques et invite un rapper à poser sa voix sur ses constructions habiles et insolites.
3 commentaires:
tu me donnes vraiment envie de réécouter de la musique électronique, merci.
tu ne pouvais pas me faire plus plaisir...
j'te prends le disque la prochaine fois ?
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