mercredi 8 mars 2006

Boogie - Photographer, à ne pas confondre avec notre extraordinaire Boogieman

copyright-boogie@artcoup

On n'a pas de rubrique photo sur le site, alors je mets le post sur le blog...

Boogie - Photographer d'âmes écorchées.

Il y a trois ans je crois, grâce à Mel et un e-zine de photo, la chambre noire, j'ai découvert un photographe complètement incroyable. Depuis, plusieurs fois par an, je vais jeter un oeil à ses travaux. Voir où il en est. Voir s'il continue. Parce que c'est vital qu'il continue. Parce que ses photos ne laissent pas indemnes.


Il s'appelle Boogie, il travaille à Brooklin. Et il explique qu'il ne peut pas photographier de jolis paysages, qu'il a essayé, mais que c'est une catastrophe. Il est désespérement un city kid. Et de sa noirceur, et de son amour derrière les horreurs de la pauvreté.


Des photos à fleur de nerfs, dures, terribles.
Un talent des cadrages, du portrait, des flous qui happent. Du désespoir.
Sur un cliché, mis côte à côte, le paquet de couches et l'aiguille/héroïne, plantée dans le bras de la jeune maman.

Les séries sur la dope, le crack, les gangs, le Brésil, Cuba. Mal au ventre. Tout ce qui ne va pas dans le monde, enfin malheureusement seulement un petit panorama... Des photos essentielles. Aussi parce qu'elles s'intéressent à toutes les communautés, les gangs, les skins, les gypsys, les juifs... Tout à sa place dans cet univers. Les playgrounds des basketteurs blacks de New York, les jeunes des gangs qui rient côtoient les manifestants de Belgrade, les déshérités du métro, les enfants qui courent sur les plages brésiliennes ou ceux qui font le poirier dans les quartiers pauvres...
Et dans un même cliché des réalités qui devraient s'opposer et ne pas cohabiter : les couches et l'héroïne, l'homme d'église avec son coca à côté d'un homme extrêmement pauvre. Un métisse avec une croix gamnée dans la bouche...
Il serait indécent de dire ce que ces photos dévoilent. Boogie ne dit rien. Il observe et nous donne ses visions du monde (esthétiquement parfaites, il faut le souligner, le choix du noir et blanc est une réussite, comme celui des cadrages, comme celui de la lumière) sans juger.
Et on serait indigne de vouloir le faire à sa place.
Simplement je vois un skinhead en train de dormir avec le tatouage d'Hitler sur la peau. A moi de choisir si je vois un homme qui dort, édenté, avec toute la fragilité du monde dans son sommeil. Ou si je décide de voir un danger terrible pour l'hummanité puisque les tatouages sont bels et bien là et disent ce en quoi croit cet homme. A moi de décider de ce que je ferais de cette image. A moi de choisir si les deux (elles sont même plus nombreuses) visions s'opposent ou co-existent. Boogie ne réduit pas le monde, il lui rend toute son épaisseur.
Quitte à déranger. Quitte à nous empêcher de "prêt à penser".
Dans ma tête. Ces hommes et ces femmes. Qui restent. Marqués. Inoubliables.
attention, les séries sur la dope ou le crack ne sont pas à voir si on a les nerfs en vrac.
sur son site, en plus, on peut voir certaines de ses photos au jour le jour.
il a déjà quelques clichés (un ou deux par jour) pour le mois de Mars.
celui du 6 mars est à voir

3 commentaires:

Caromobilette a dit…

pour ceux qui aiment la photo (qui n aime pas?) et pour compléter le post de la très prolifique E girl ce soir, voici le site de mon pote Jerôme, celui avec qui je faisais de la musique, il etait batteur (maintenant il a -je crois- revendu sa batterie c est un comble parce qu il était vraiment bon), et il fait entre autre ça :

http://photographique.js.free.fr/

j ai vu son expo, c est encore mieux en vrai.
moi qui aime les lieux déserts et abandonnés je suis servie. dire que je croyais le connaitre...

H.

The Guru a dit…

causer de photos ! encore une bonne idée !

qu'en dit Bughead, le spécialiste ?

Anonyme a dit…

Juste par souci de précision : le skinhead, il a pas une sucette avec une croix gammée. C'est l'intérieur de sa lèvre inférieure... Si les cacahuetes prennent pas la chair de poule avec ca...
Pioup