vendredi 3 mars 2006

There's no tomorrow, in my heart, only pain and sorrow...

OPPOSITION, Intimacy, 1982.
E-Girl.

Découverte hivernale du groupe mythique The Opposition. Rencontre si souvent différée qu'on aurait pu croire qu'elle n'aurait jamais lieu... Et pourtant... Voici l'histoire...


Il y a quelques années, déjà passionnée par les listes, j'avais demandé au chanteur (Stéfan Pétrier) de mon groupe préféré, séminal et essentiel (autrefois Le voyage de Noz, devenu Noz, maintenant), de me donner la liste de ses dix disques préférés de tous les temps.
Grâce à cette liste, j'ai commencé à écouter du rock et à me passionner pour les groupes dont il m'avait parlé... Puis pour les groupes que ces groupes citaient et ainsi de suite. Vous connaissez le truc...

Une liste qui m'a ouvert des portes et m'a vrillé la tête...

Sans elle, je n'aurais certainemant jamais écouté les groupes dont je suis fan maintenant. Il y a bien sûr eu les groupes que j'ai découverts qui étaient faciles à trouver (The Smiths, Deus...) et puis ceux pour lesquels j'ai mis des années à dénicher le disque en question (Hawaï des High Llamas)... Et il reste au fond d'un abîme profond, ceux que je n'ai jamais trouvés. Ceux que je cherche dès qu'un gars vend des disques (disquaires, foires aux disques, brocante - on sait jamais-) enfin bref, ce que tout fan de disques fait toute sa vie durant...
Parmi les disques jamais trouvés : The Opposition.

Et puis mercredi, au cours d'une visite à Total Heaven (disquaire bordelais génial recommandé par Pioup - y faire un saut si vous passez par Bordeaux !! les vendeurs sont top, les disques -vinyls, cd- géniaux... on a des chances de trouver ce que l'on cherche...), au hasard d'un bac de vieux vinyls de rock français le voilà enfin.

En vrai, il aurait pas dû se trouver dans le bac français. Opposition c'est trois londonniens (banlieue sud, plus exactement). Mais à la toute fin des '70 et au début des '80, lorsqu'ils ont commencé, ils ont décidé de se lancer en France. Alors tout le monde ou presque parle d'un groupe français.

Quand je pose le disque (Intimacy) sur la platine tout à l'heure, je ne sais pas du tout quel va être le son. Je sais du disque qu'il date du début des 80, mais est ce que ça va être plutôt cold wave, punk (leur nom : Opposition), electro funk ??? Et puis Cure entre dans la pièce. Sorti des enceintes. On est résolumment dans la cold wave. Pas loin des guitares de Cure, de l'obscurité de Joy Division, avec parfois des accents de Police (mais très peu). Spleen incandescent, déchirures planantes, "there is no tomorrow, in the heart, only pain and sorrow...". J'adooore !! LE son que j'adore.

Bien sûr, il y a quelques accents qui ont un peu vieilli, des sons qui ne sonnent plus très bien. Pas le groupe novateur par excellence... Mais depuis trois heures, je remets systématiquement la cellule sur le vinyl dès qu'il s'arrête. Je me laisse le recul pour plus tard. J'aurais bien assez le temps de décortiquer, de mettre à sa juste place. Là je ne veux rien d'autre que le charme et le spleen de la cold wave. J'ai dix-sept ans de nouveau. Ou quinze ou seize. Lautréamont et les chants de l'aurore en perfusion. Robert Smith et ses guitares qui coulent dans mes veines. Sur la platine. Intimacy, The Opposition.


Pour tout cela et tout le reste, merci Stéphane.
Du fond du coeur.